vendredi, décembre 22, 2006

Projet de Pétition en Solidarité Avec Nichane

Commentaire de Moha
Suite au malheur qui vient de touché encore une fois la liberté d'expression dans le royaume de mille et Une Soleil, le pays le plus beau du Monde, un groupe de militants amazigh a écris à la hate ce preojet de pétition en solidarité avec Nichane, ce projet est appellé a se développer en une campagne de solidarité avec toute l'équipe de Nichane. la démocratie est une et indivisible.

le projet de la pétition

Pétition
Solidarité avec la Revue Nichane



Suite à la décision du Premier Ministre du Gouvernement Marocain, consistant en l’interdiction définitive de publication de la revue « Nichane » du groupe Tel Quel et la poursuite judiciaire de son directeur de rédaction et d’une journaliste de son staff, à la suite de la publication d’un dossier consacré aux blagues dans la société marocaine, paru dans sa livraison n°91, nous, militants et militantes du Mouvement Amazigh, déclarons à l’opinion publique ce qui suit :

- Notre solidarité inconditionnelle avec l’équipe de la revue Nichane ;
- Demandons au gouvernement de revenir sur cette interdiction et des poursuites judiciaires qui ne sont en aucun cas fondés et qui nous font revenir plusieurs années en arrière ;
- Responsabilisons le gouvernement et à sa tête le Premier Ministre sur les conséquences non calculées de ce genre de décisions injustifiées qui peuvent inciter les intégristes à se prendre aux journalistes de la revue nichane ;
- Refusons le fait de légiférer en dehors de la justice, seule qui a le droit de prendre ce genre de décision ;
- Demandons à tous les penseurs libres et à tous les démocrates de se mobiliser pour défendre la liberté d’expression et de la presse.

Signatures
Nom et prénom
Organisation
Signature

Réaction dans un forum de Moha Arehal

Bonjour tous
C’est vraiment désolant que des voix se lèvent pour tuer Nichane qui nous parle avec notre Darija sur des affaires qui nous concernent en premier lieu.
Le dossier des blagues est un très bon dossier, bien fait et bien documenté en plus ce dossier n’offense personne et l’islam n’a pas besoin de ces derniers mohicans pour le protéger d’une revu qui édite pas plus de 30.000 exemplaires.
Je ne sais pas pourquoi cet acharnement sur cette revue qui par son dévouement et sa transparence commence à faire des dégâts dans les rangs des obscurantistes de tous genre. C’est le seul organe de presse après Al Ahdath Al Maghribiya au temps de LAMRANI qui se prend ouvertement aux intégristes et obscurantistes qui veulent mettre la main sur nos plumes, sur nos cerveaux et sur nos paroles.
Les blagues c’est un genre d’expression grand public qui ne peut être contrôlé quoi que ces détracteurs de la pensée libre fassent, la blague se renouvelle et se développe avec le développement de la société.
Le développement de la blague est un grand signe de développement de la conscience du peuple qui la crée.
Alors n’essayer pas de nous faire croire que vous avez été offensé par ces blagues, je vous défie si vous n’avez pas eu le fou rire en les lisant.
La schizophrénie est apparente chez les intégristes et ça, ce n’est pas nouveau, c’est même historique chez les fanatiques de la religion.

Et Nichane n'est plus!!!!

mercredi 20 décembre 2006, 22h

COMMUNIQUE

Nous soussignés, journalistes de l’hebdomadaire Nichane, exprimons par la présente notre stupéfaction et notre consternation à la découverte de l’interdiction de distribution qui frappe notre magazine, sur ordre du gouvernement marocain. Cette interdiction, assortie d’une plainte du ministère public à notre encontre pour « atteinte aux valeurs islamiques », fait suite à la publication, il y a deux semaines, d’un dossier consacré aux « Noukat » (blagues) en circulation au Maroc. Le communiqué gouvernemental cite des « blagues qui heurtent les sentiments du peuple Marocain ». C’est pourtant de ce même peuple que ces blagues émanent. Notre dossier avait pour but de les analyser sans jugement, afin de comprendre ce qu’elles reflètent de notre mentalité et de notre culture collective. Que certains aient été heurtés suite à leur publication, nous en prenons acte, et leur présentons volontiers nos excuses. Notre intention n’était pas de heurter quiconque – et évidemment pas d’attaquer l’Islam, étant nous-mêmes musulmans. Mais l’ampleur donnée à cette situation par le gouvernement marocain est selon nous totalement démesurée. Au-delà de l’impossibilité d’exercer notre métier, la publicité faite autour de cette décision nous expose à la vindicte des plus extrémistes, et à ce que cette vindicte peut engendrer comme insécurité physique pour les membres de notre équipe. En attaquant Nichane au motif de la publication de ces blagues, le gouvernement marocain attaque toute la société, qui les a inventées et qui les véhicule.

Nichane

mercredi, décembre 20, 2006

UNESCO, JARRE et la Mort de Youssef

Nous nous pouvons que remercier Monsieur Jean Michel Jarre pour ce concert pour sensibiliser tous le monde sur la question de l'eau. Sauf que je pense que Monsieur JMJ n'a pas bien parlé sur cette problématique dans la région, du fait que cette région qui est le sud est du Maroc est connu pour sa gestion rationnelle de l'eau depuis plusieurs millénaires et n'a pas attendu à ce que Monsieur JMJ nous sensibilise. Si j'ai bien aimé le concert, mon plaisir n'a pas été de longue durée du fait que juste après la fin de son concert, deux jeunes de la Région, Youssef KHARDIOUI et le Petit OULOUT ont été victimes d'un accident causé par un chauffard. Le premier y a laissé la vie, le deuxième a été transporté dans état critique pour l'hôpital de Meknès à 450 km. La conclusion de cette soirée si attendue par tous a coûté la vie à Youssef que j'ai connu comme un jeune actif qui a ouvert une petite boutique pour aider sa famille. C’est vraiment désolant que ces deux jeunes soient victimes d'un concert de l'UNESCO. Pouvant nous dire que cette organisation et JMJ sont responsables de la mort du jeune Youssef et de l'état critique du petit Oulout.
À bon entendeur

vendredi, décembre 08, 2006

La constitutionnalisation : Revendication Capitale du Mouvement Amazigh

La constitutionnalisation : Revendication Capitale du Mouvement Amazigh

Moha Arehal
in le monde amazigh décembre 2006

Histoire de la constitution marocaine

Le processus de se doter d’un texte fondateur a été initié au Maroc avant le protectorat. La première proposition émane d’un groupe de panarabistes, elle consiste dans un projet de constitution reproduisant à l’identique les constitutions des Etats panarabistes du Moyen Orient. Ensuite, deux propositions de constitution ont été proposées en 1906. Enfin, Le projet le plus complet et le plus important selon les spécialistes de la question constitutionnelle au Maroc est celui que le journal tangérois « lissan al maghrib », la voix de l’occident, a publié en 1908. ce projet comprend 93 articles, répartis en 4 chapitres, et concernent l’organisation de certains secteurs de la vie politique et sociale.

Après l’accès du pays au statut d’un Etat national indépendant, un projet de constitution a été proposé en 1962 pour un référendum national. Après son adoption, il devint la première constitution du pays, donnant ainsi forme au Maroc de Hassan II. Ce texte a été soumis à des modifications qui ont fait objet de référendums dont le OUI l’emporte souvent en 1970, 1972, 1992 et, pour la dernière fois, en 1996. C’est ce dernier texte qui reste encore en vigueur. Les changements apportés n’ont fait que rarement objet de débat public, ils demeurent l’apanage des experts désignés par le palais.


Les associations amazighes et la constitution

Tamazight : langue Nationale

La première proposition du mouvement amazigh concernant la réforme constitutionnelle a été insérée à la Charte d’Agadir des droits culturels et linguistiques, adoptée en 1991 par 6 associations de différentes régions du pays (Gheris de Goulima (qui deviendra par la suite Tilelli, ANCAP de Rabat (qui deviendra par la suite Tamaynut), AMREC de Rabat, Ilmas du Nador, l’Association de l’Université d’Eté de Agadir et l’Association Culturelle du Souss de Casablanca). Elle consiste dans la revendication de stipuler dans la constitution le « caractère national de la langue amazighe à côté de la langue arabe». Cette formulation était considérée comme révolutionnaire compte tenu des conditions socio-politiques nationales et internationales de l’époque. Elle a fait suite à une large diffusion et à la publication de plusieurs communiqués par les associations signataires. Plus, ce texte a incité plusieurs militants dans différentes contrées du pays à créer des associations dans le but de défendre la langue et la culture amazighe.

Tamazight : Langue Officielle

Ce n’est qu’avec la création du Conseil National de Coordination entre les associations culturelles amazighes (CNC), en 1994, que le débat sur la question de la constitutionnalisation de la langue amazigh comme langue officielle a été amorcé entre les différents acteurs du mouvement amazigh. Le CNC était le lieu par excellence pour ce genre de débat, malgré son caractère informel. En 1996, alors que le pouvoir central et les politiques se penchent sur une réforme constitutionnelle, le CNC a entamé une compagne de sensibilisation sur la question de l’insertion de l’amazighité dans la constitution révisée. Le comité chargé de ce travail n’a pas pu convaincre les partis politiques de ces revendications constitutionnelles. Cette attitude, pour le moins normal, du fait de la tendance arabo-islamiste qui domine au sein de ces partis, a amené les membres du CNC à envoyer une lettre directement au Roi Hassan II. La lettre a été déposée par une délégation des associations auprès du conseiller du Roi, monsieur André Azoulay.

La lettre s’écarte sensiblement du langage marqué de précaution de la Charte d’Agadir. Elle demande au Roi d’intégrer au préambule de la constitution la langue amazighe comme langue officielle à coté de l’Arabe et de modifier la phrase qui définit l’identité de l’Etat Marocain.

Cette action n’a pas donné de résultats, le texte de 1996 n’a pas fait référence aux amendements proposés par le CNC. Les discussions au sein du CNC, suite à ce nouvel échec pour faire valoir les droits des imazighens, ont porté sur le boycott des élections qui ont eu lieu pendant l’année 1997.

Les potentialités et les groupes s’en mêlent

Le manifeste amazigh

En 2000, Mohamed Chafik, académicien, a rédigé un texte sur les revendications amazighes. Ce document était initialement adressé -semble-t-il- à l’attention du Premier ministre, qui s’était engagé, lors de la présentation de la déclaration gouvernementale, à réhabiliter les droits linguistiques et culturels des Imazighens, mais il a finalement atterri au Cabinet royal en mars 2000. le Manifeste amazigh a proposé neuf revendications concernant la réhabilitation de l’amazighité au Maroc. Le texte revendique dans sa deuxième revendication « que l’amazigh soit reconnu langue officielle de par les dispositions de la Constitution »

Cette revendication ne diffère pas de la motion proposée par le CNC en 1996, elle reprend le slogan scandé plusieurs fois par les imazighens, lors de leurs diverses manifestations dans les rues du pays. Le Manifeste n’a pas du tout explicité cette revendication. D’ailleurs, même lors des rencontres qui ont suivi la publication du manifeste et sa soumission au souverain, la question de la constitutionnalisation a été rarement traitée dans les meetings organisés dans plusieurs villes par les membres du Comité du Manifeste Amazigh.

La charte

Le manifeste, depuis la divulgation de son contenu, a crée un dynamisme au sein du mouvement amazigh et a permis de renouer le débat entre les militants amazigh, en particulier entre des personnes physiques en dehors de toute considération associative. Ce débat s’est transformé en une guerre sur les pages des journaux nationaux et sur Internet entre ceux qui sont pour le manifeste et les autres qui le critiquent.

La création de l’IRCAM en 2001 et les problèmes qui ont suivi sa naissance a accentué ce débat malsain. En 2003, des militants amazigh indépendants ont décidé, devant l’état de mutisme et d’attentisme qui a caractérisé le mouvement après la création de l’IRCAM, a lancé une initiative pour la constitutionnalisation de Tamazight. Cette initiative qui se voulait différente de toutes les précédentes, a proposé d’associer à la constitutionnalisation de l’amazighe, qui reste la revendication capitale des associations, des demandes sociales et démocratiques. En fait, les revendications proposées par la charte des revendications amazighes à propos de la révision du texte constitutionnel englobe toutes les revendications du mouvement amazigh et qui concernent la construction d’une société démocratique et égalitaire. Ces revendications se présentent comme suit :

* La constitutionnalisation de l'amazighité du Maroc et de considérer le Royaume du Maroc comme une partie intégrante de l'Afrique du Nord et de mettre en relief son appartenance méditerranéenne et ses prolongements africains.
* La consécration de l'égalité linguistique de l'amazighe et de l'Arabe à travers la reconnaissance de leur caractère officiel, et de l'obligation faite à l'Etat d'assurer leur évolution et leur introduction dans les rouages officiels de l'Etat marocain.
* la constitutionnalisation du principe de laïcité.
* l’enrichissement du texte constitutionnel par une référence solennelle aux Droits de l'Homme en constitutionnalisant les droits culturels et linguistiques, et en reconnaissant les droits des peuples aux côtés des droits des individus.
* la consécration des "coutumes amazighes" comme l'une des sources de législation et de jurisprudence.
* la consécration de la suprématie du traité international par rapport à la loi nationale, suprématie qui ne doit en aucun cas être conditionnée par la ratification ou non des pouvoirs publics, ainsi que la reconnaissance de la possibilité pour le citoyen de la faire valoir auprès de la justice.
* la constitutionnalisation de la régionalisation qui encadrera la transition de l'Etat marocain d’un Etat "unitaire et centralisé" vers un "Etat des régions",

Cette charte a été soumise à la signature des militants et des associations. Elle a fait objet de débats dans plusieurs villes du pays. Elle n’a pas été adressée à aucune partie. Les initiateurs ont adopté une nouvelle méthode qui consiste en la provocation d’un débat sérieux sur la question et une appropriation des principes de la charte par tous les acteurs du mouvement amazigh, militants et organisation.

Le retour des associations

Le débat sur la constitionnalisation de tamazight ayant été amorcé dans sa globalité par la charte, par l’intégration des autres revendications jugées nécessaires, par le mouvement, pour une réelle réhabilitation de Tamazight dans toutes ses dimensions, des collectifs d’associations en particulier dans le rif ont publié un communiqué comprenant les mêmes revendications de la charte initiée par le groupe de rabat. Le collectif Amyaway des associations amazigh du centre a provoqué une réunion pour la préparation d’un autre texte sur les revendications constitutionnelles selon la vision des associations qui le composent. L’association Tamaynut a, elle-aussi, préparé un texte sur la problématique de la constitution qui ne sort pas des principes et des propositions de la charte.

Le parti se met à l’action

En juin 2006, le Parti Démocratique Amazigh Marocain (PDAM) a adressé un mémorandum au souverain comprenant la vision du PDAM pour la révision de la constitution.

Les propositions du PDAM ont porté sur plusieurs points, en recommandant des formules de rédaction pour la révision de chaque point. Il s’agit en fait des points suivants :

- le préambule de la constitution
- les droits linguistiques et culturelles ;
- les accords internationaux ;
- la régionalisation ;
- les droits et les libertés ;
- l’appareil législatif ;
- l’institution de la primature ; et
- La justice.

Le mémorandum du PDAM a proposé enfin une méthode concernant les procédures de la révision du texte de la constitution par la recommandation de la tenue d’une conférence nationale à laquelle participeront toutes les forces vives du pays.

Azetta et les ONG panarabistes

La problématique de la réforme constitutionnelle au Maroc est un sujet que toute la classe politique traite depuis l’arrivée au trône du nouveau Roi. En plus de la classe politique, plusieurs tentatives ont été initiées par la société civile en particulier le Mouvement pour une Constitution Démocratique. Dernièrement l’association Alternatives a initié un projet de mémorandum concernant la réforme de la constitution qui a été ensuite signé par neuf autres ONG.

L’Association Azetta (Réseau Amazigh pour la citoyenneté) a été invitée par les instigateurs de ce projet lors des premières séances de discussion de la monture finale du mémorandum. Les représentants de l’association amazighe ont proposé plusieurs changements dans le texte initial sous forme d’ajouts ou de remaniements. Sauf que lors de l’atelier organisé par les ONG, pour la rédaction définitive du mémorandum, Azetta n’a même pas été conviée à y prendre part.

Cette attitude, pour le moins inacceptable de la part de grandes ONG marocaines connus pour la défense de la démocratie et des droits humains, n’a pas plu aux membres du bureau central de l’association Azetta. Juste après la publication du mémorandum dans la presse, le bureau a publié un communiqué virulent dénonçant le caractère sectaire et partisan de ces ONG. Azetta a renouvelé dans son communiqué les bases essentielles pour une véritable réforme constitutionnelle au Maroc en vue de la mise en place d’un vrai Etat de lois et de droits.


Conclusion

Toutes les tentatives menées par le mouvement amazigh pour la réhabilitation de tamazight par son officialisation et par l’intégration de toutes les autres revendications sociétales apportées depuis 2003 par la publication de la charte des revendications amazighes a propos de la révision du texte constitutionnel, n’ont pas eu encore le consensus total de toutes les composantes du mouvement amazigh. Une conférence nationale regroupant tous les acteurs du mouvement (militants et associations) est désormais indispensable et nécessaire pour l’élaboration, à la lumière de tous les documents produits jusqu’à lors, une plate-forme des revendications amazighes à prendre en compte dans n’importe quelle réforme ou révision du texte constitutionnel au Maroc.

A bon entendeur.


lundi, novembre 27, 2006

Art show de bouba

mercredi, novembre 15, 2006

A la grande stupeur des imazighen du Maroc

A la grande stupeur des imazighen du Maroc

L’UNESCO honore un Amizighophobe juré.

L’annonce de la décision de l’UNESCO, pour rendre hommage à Mr. Mohamed Abid Aljabri, est un message qui ne pourrait avoir qu’une et une seule signification : provoquer les Imazighen du Maroc.

Toutefois, c’est un grand honneur pour tous les marocains d’accueillir à coeur enchanté, l’initiative de l’UNESCO pour célébrer la journée mondiale de la philosophie. En ces temps moroses où de vagues idées obscurantistes noircissaient le ciel bas du monde arabo-musulman. De ce fait, les esprits illuminés font, toujours, défaut. Donc glorifier un esprit philosophique arrive à point nommé.

Mais à la grande stupéfaction d’une large frange des nord-africains, Mr.Mohammed Abid Eljabri se trouvait désigné comme l’un des deux philosophes qui vont être honorés, à l’occasion de la célébration de la philosophie, par la fameuse organisation des nations unies pour l’éducation, l’enseignement et la culture. Le choix de proposer cet idéologue convaincu, pour représenter la discipline de la sagesse et de l’amour de la vérité, s’avère une franche insulte aux esprits éclairés. Inapte pour incarner les idées illuminées, la personne dont il est question, par contre, est un cultivateur infatigable des esprits, idéologiquement, anti-amazighes. Tous ces points de vues, retenus à propos de la question amazighe, sont conditionnés suivant sa tendance panarabiste. Parmi ses spécialités, innombrables, l’élaboration des thèses infondées oeuvrant pour l’extinction et l'éradication des spécificités identitaires culturelles des groupements amazighes. Il menait, depuis son intronisation comme enseignant universitaire, une guerre sale, sans merci, contre toutes les identités culturelles, qui, à son sens, coexistaient dans le mème espace de vitalité que la culture savante arabe, et par conséquent, risquaient de polluer l’air pur de l’arabité. A son actif, comme fin démagogue, un ensemble d’ouvrages où il concrétisait ses obsessions concentrationnaires relatives à « Al aql al Arabi » (soit disant la raison arabe). La grande majorité de ses écrits ont, avec narcissisme excessif, consacrés à cette chose étrange, tournant autour du pot, inventant et réinventant, ce malheureux « Al aql al arabi », de ses visions fantasmagoriques découlaient, tels des crachats intellectrochoquants, sous forme de quadralogie atypique les « takwin al aql al arabi », « binyat al aql al arabi », « al aql assiyassi al arabi », et « al aql al akhlaqi al arabi ». Beaucoup d’énergie intellectuelle gaspillée pour rien. Mais, il reste à demander à cet éminent alchimiste d’"al aql al arabi" que cette distinction hermétique réservée à « Aql arabi » est faite par rapport à quel Aql ? A celui des aajam (barbares) ou bien à celui des d’ennassara (chrétiens) ? Dans ses positions prises, à visage découvert, il agissait en fausse autorité intellectuelle- porte parole du Machreq au Maghreb. Incarnation manifeste de la culture savante arabe, il ne portait aucune considération aux cultures spécifiques maghrébines. C’est un prisonnier, condamné à vie, dans son unique et étroit cadre référentiel arabo-machreqin. Dieu seul sait les secrets de cette histoire d’amour platonique entre se marocain, d’origines amazighe de surcroît, et les muses machreqines inspiratrices du panarabisme. Arabisantiste plus que le arabes de souche, ses écrits, excessivement, arabizarresques donnent beaucoup à s’interroger. Ne serait ce pas une manie maquillée de faire les yeux doux aux généreuses fondations « Al pétrole » pour la défense et l’illustration de la culture pure arabophone, précisément, sur la terre de Tamazgha. Dans les banques de donatrices des « Al pétrole », arabisation rime avec pétrodollarisation. Beaucoup d’hommes de lettres, d’artistes, d’activistes associatives, de leaders politiques…voire une grande partie de la société civile s’est engagée, sous serment, au service de ces fondations de consolidité et de consolidarité panarabe.Ces alliances transnationales se sont érigées, des comptes bancaires à l’appui, sur les survivances des identités socioculturelles locales. Avec le temps, elles se métamorphosaient en unions, en ligues, en amicales, en congrès…des écrivains, des artiste, des avocats, des savants, voire même des diplomates...de ce qu’on voulait, à la seule condition que ça soit dans un intérêt panarabiste.

Alors choisir d’honorer monsieur « Al aql al arabi », au vu et au su des imazighen, s’avère une offense, claire et nette, au pathos identitaire de ces populations qui, jamais, n’oublieront ses déclarations, infondées et injustes, incitant les instances officielles panarabes à entraver toute tentative pour reconnaître et enseigner l’amazighe, pire encore, ses sorties médiatiques où il ne cessait de recommander la mort des dialectes marocains. C’est aux autorités scientifiques et académiques de l’UNESCO de justifier la sagesse intellectuelle et l’amour de la vérité, dans tout cela ? Dans les attitudes totalitaires, moulée dans un discours savant et intellectuellement verni, l’honorable philosophe passait, malheuresement toujours, à coté de la connaissance juste des choses.

En matière des langues et cultures maternelles, l’UNESCO et le philosophe élu sont en flagrant désaccord, au moment où l’UNESCO souligne, sans ambiguïté : « It is axomatic that the best médium for teaching a Child is his mother tongue »(version original in rapport of UNESCO 1953 :11)qui donne en français « il est évident que la langue la plus appropriée à l’enseignement pour un enfant, c’est sa langue maternelle », le prétendu philosophe,lui, n’a pas hésité à écrire, noir sur blanc : « Il faut tuer les dialectes locales berbères »(cf,Adwae aala muchkil attaalim bilmaghrib,1974,p.146). Donc la juxtaposition de ces deux déclarations paradoxales laisse, nettement, voir le degré de disharmonie entre la partie honorante et le sujet honoré. Ce dernier, dit philosophe, au lieu d’appliquer la raison aux sciences de la nature et de l’homme, il se réfère à un organigramme fait des schèmes démagologiques conçus à des fins panarabistes.

Cet enseignant de philo et de la pensée islamique, dit on, est respecté au Machreq, considéré comme philosophe marocain, mais surtout, agent spécial de l’arabisation sans frontière. Comme couronnement à ses exploits dans sa spécialité, il a reçu le prix Baghdad de la culture savante arabe, décerné par la même UNESCO en 1988. Oui, Baghdad, naguère berceau chaut de l’arabo-baathisme, aujourd’hui ville-théatre d’un incomparable apocalypse, cité multiethnique minée de moult énigmes politiques, se trouvant au bord du vide, elle est devenue la capitale, par excellence, de la douleur humaine. La mer ne reflète de lumière que lorsqu’elle apaisée, disait la sagesse. Des expressions socioethniques, des années et des années sous l’oppression tyrannique interminable du parti totalitaire baathiste, aujourd’hui s’explosent en manifestant leur particularisme. L’identité socioculturelle Kurde en est une bonne illustration.

Mais enfin, il ne reste plus rien de cela, les pendules de l’histoire se sont arrêtées, avec les derniers échos venant de Baghdad, même. La sentence est tombée, le verdict tant attendu est prononcé : Saddam Hossein sera pendu. Ainsi, en ces quatre mots, se termine l’odyssée dictatoriale su 1er symbole du baathisme, accusé de mille et une injustices cotre l’humanité. Comme cri de satisfaction, suite à cette condamnation légendaire, le chef du gouvernement irakien actuel déclara à Al Jazira « L’ère de Saddam Hossein est finie, son parti al baathe devient un mauvais souvenir relevant du passé »A bon entendeur. Cette parenthèse, résumant la fin tragico-logique de Saddam, est pour attirer l’attention de certains démagogues arabo-baathistes non avertis, qui voguaient toujours à contre courant du cours de l’histoire, la larme a sonné pour qu’ils cessent leurs discours hypnogènes induisant en bévues démesurées des générations de jeunes intellectuelles, vite, pris dans le marécage d’un narcissisme panarabiste. Monsieur "Al aql al arabi" faisait partie de ces intellectualos de service, doué en sciences idéologiques, option détournement des vérités. Amazighophobe déclaré, du haut de son trône de philosophe raté, il ne se lassait point de confectionner des théories intoxicantes pour "tuer les dialectes amazighs et arabes". Est-ce là l'esprit philosophique averti, sensé, réfléchi, modéré, raisonnable, circonspect, équilibré, mesuré, prudent, sérieux, honnête, savant, voire toute la synonymencature, citée par le petit Robert, qui caractérise le sens de l'esprit philosophique. Mais rien de tout cela. L'homme en question s'est révélé un, pur et dur, négateur, à volonté, de la légitimité, sociolinguistique et socioculturel, de la composante amazighe, au sein du patrimoine culturel au Maroc. In prologue N: 29/30 printemps 2004, p.29 dans "comment lire l'espace maghrébin" Mohammed Arkoun disait de ce type de pseudo philosophe:"quelques chercheurs qui se sont fait un nom en s'agrégeant à des réseaux d'influence politico-académiques plus que par la qualité de leurs travaux, ont apporté leur soutien scientifique à cette orientation idéologique".Fin de citation.

Amdyaz. khémisset

rachidfettah@yahoo.fr

« Extrémiste Amazigh » !! Ça me va !!! Halte à la manipulation

« Extrémiste Amazigh » !! Ça me va !!!

Halte à la manipulation

Moha Arehal

In le Monde Amazigh du Mois de Novembre 2006

Prologue

Un vendredi après midi, mon téléphone a sonné, au bout du fil : « je suis ( ……. ), Je suis journaliste de la Revue « Nichan », tu la connais, je pense ??? J’ai eu ton numéro de la part de ( ….. ) ». ‘Je t’appelle pour une interview sur le mouvement amazigh. En fait, nous préparons un dossier sur ce mouvement et nous voulons que vous contribuiez avec nous ». Partant du principe que la revue Nichane filiale de Tel Quel fera un bon usage de mes propos je n’ai pas hésité à lui répondre favorablement pour la contribution dans le dossier et pour ne pas faire la chaise vide. Alors, je lui ai demandé de me faire parvenir par émail les questions. Après une heure et demi à saisir les réponses en arabe je lui ai transmis mes commentaires/réponses par émail.

L’interview traduit de l’Arabe:

1- Comment vous voyer le Mouvement amazigh actuellement ?

En réalité, le mouvement amazigh n’est pas un tout mais il est constitué de plusieurs blocs. En fait depuis les années 80 il y’avait un seul mouvement et après la création de l’IRCAM on parlait de mouvement de la droite et mouvement de la gauche au sein même du mouvement. Il y a des militants même qui ont qualifié les cadres recrutés par l’IRCAM comme des traîtres et constituent désormais ce qu’on appelle « l’élite monarchique » ou les temhbawchistes[1]. Parler de l’état du mouvement amazigh nécessite de préciser de quel mouvement s’agit-il. Il faut savoir qu’il y’a le mouvement amazigh comme connu avant 2001, celui-ci fonctionne normalement et le nombre d’association amazigh ne cesse d’augmenter. Ce mouvement continue son combat et a pu développer de nouvelles méthodes de lutte. Il y’a aussi les potentialités amazigh qui travaillent hors des associations comme les Groupes d’Action Amazigh et le mouvement culturel amazigh dans l’université. Toutes ces composantes du mouvement amazigh travaille suivant ses propres statuts et programmes pour réaliser les mêmes objectifs. Cependant, l’IRCAM en tant qu’institution officielle, fonctionnant sur la base du Dahir qui l’a créée et qui a un rôle consultatif auprès du Roi et jamais une institution de militantisme. De ce fait, elle ne peut être comptabilisée dans le mouvement. C’est une aberration d’essayer de confondre une institution officielle avec le mouvement amazigh qui fait partie de la société civile. De manière générale, nous pouvons affirmer que le mouvement a pu sortir de l’état d’attente et d'immobilisme provoqué par la création de l’IRCAM et l’intégration et la récupération de plusieurs cadres des associations amazigh. Nous pouvons aussi affirmer que les associations ont démontré qu’elles peuvent mener leurs combats avec ou sans l’IRCAM. On peut conclure que les associations et l’IRCAM peuvent être complémentaire dans leurs travaux s’il y a une volonté des deux parties.

2- Quelle est la réaction du Makhzen par rapport aux revendications du Mouvement Amazigh

La récupération ou la tentative de récupération des acteurs du mouvement amazigh n’est pas sorti de la grande stratégie du Makhzen entreprise contre tous les mouvements revendicatifs. En effet, la stratégie a commencé par la déclaration gouvernementale prononcée lors de l’investiture du gouvernement d’alternance mené par EL Youssoufi qui s’est engagé à « réanimer » l’amazighité et a continué par la charte de l’éducation qui a proposé l’utilisation de la langue amazigh pour l’apprentissage de la langue arabe en vue d’une arabisation ou « arabétisation » de tous les Marocains. Ces opérations n’ont pas plu au mouvement qui a entrepris de nouvelles formes de lutte, principalement par l’organisation des manifestations sur la voie publique, considérées comme le seul moyen pour faire valoir les droits des imazighen sur leur terre. Cette nouvelle stratégie était le fruit des idées et de l’organisation du mouvement en particulier les Groupes d’Action Amazigh qui à travers ces sorties a su dépasser les méthodes bureaucratiques de l’action associative pour initier une nouvelle action sociétale.

3- Que pensez-vous de qui qualifie vos revendications d’extrémisme ?

Partant de ma propre lecture à l’histoire commune de tous les Marocains sur ce territoire dit « Maroc », en aucun cas, on peut taxer les revendications amazigh d’extrémisme. Toutes les revendications des amazigh au Maroc puise leur légitimité dans les chartes et pactes mondiaux relatifs aux droits humains et jamais basées sur autre chose. Moi, je ne comprends pas comment on me traite d’extrémiste quand je refuse de parler une langue qui n’est pas la mienne mais qui m’a été imposée et je lui préfère ma langue maternelle ? Comment je peux être extrémiste si je déclare que je solidarise avec tous les humains et pas seulement les Palestiniens et les Irakiens ? Est-ce que je suis extrémiste quand je demande à ce que les amazigh, leur langue, leur culture et leur civilisation soient reconnu par l’Etat de leur pays ? Serai-je extrémiste si je revendique une séparation complète entre la politique et la religion ? Se sont des exemples de revendications amazigh et qui sont très logique et légitime par rapport à toute l’armada de textes relatifs aux droits humains signés et adoptés par le Maroc. A vrai dire, ceux qui taxent ces revendications d’extrémisme ne sont que des extrémistes. Moi, je refuse, comme tous les amazigh et tous les Marocains qui aiment ce pays, d’être un esclave des idées et des causes perdues venues de Moyen Orient pour me reconnaître mon militantisme ou même ma citoyenneté. Je refuse la politique sur le dos de la Palestine et de l’Irak. Je refuse d’être musulman ou arabe par la force et la pression. Si cela est l’extrémisme, alors je suis extrémiste et ça me va pour la simple raison que je suis Marocain, Amazigh et je ne veux pax être autre chose.

4- Que pensez-vous de la laïcité ?

C’est la seule solution si nous voulons vraiment bâtir un Etat démocratique. Je ne pense pas que nous pouvons arriver à réaliser l’objectif d’un Etat de droit, alors qu’il y a quelqu’un qui nous oblige à appliquer des concepts archéologiques de plus de 1.000 ans en matière de politique, d’économie ou de société. Je crois que la religion n’est pas faite pour gérer les relations entre les personnes. Les imazighen musulmans (Sunnites, Kharidjites ou disciples de zaouïas) n’ont jamais donné de rôle ou Fkih (religieux du village) dans la gestion de leurs affaires quotidiennes. Pour éviter tout amalgame ou confusion ou conflit d’intérêt le Fkih ou Taleb selon les régions ne faisait jamais partie du village ou il exerce son métier.

5- l’Islam

L’Islam, comme toute religion, s’il veut subsister doit s’adapter avec les nouvelles règles et normes de la modernité imposées par le développement actuel de l’humanité. Donc, cette religion nécessite, comme les autres religions, une relecture qui prend en considération toutes les nouveautés du monde actuel. Si les anciens ont pu se passer du texte, je ne voie pas pourquoi les présents ne peuvent pas relire les textes religieux et leurs redonné des significations en cohésion avec les nouvelles donnes de la vie au 21ème siècle. Ce n’est pas avec les lectures de Ibn Timiya et ses adeptes que l’Islam peut cohabiter avec les technologies pointues et le clonage par exemple.

6- La langue Arabe

Ici aussi, un énorme amalgame est observé chez les ennemis et les ignorants de tamazight entre le Marocain (dialecte marocain) et l’Arabe classique, les imazighen ne considère pas le Marocain comme de l’Arabe pour une simple raison que personne ne peut comprendre le marocain en dehors de son environnement géographique. Quant à l’Arabe classique, c’est une langue morte et personne au monde ne l’utilise actuellement même dans son propre aire géographique. L’utilisation de cette langue est réservée strictement dans les médias panarabistes et dans les écoles qui enfantent des chômeurs et des terroristes. En répondant à tes questions, j’avais grand mal à trouver un terme correspondant à un mot ou à une expression marocaine ou amazigh. La substitution de cette langue par le Marocain et le Tamazight, dans les écoles et les médias est la solution idoine pour que notre pays sorte du club des pays sous développés.

7- Le fédéralisme comme proposition amazigh

Ce système est, désormais, celui qui a donné le meilleur des résultats. Tous les pays développés et démocratiques ont adopté ce système. Il permet de rapprocher l’administration et des centres de décision du citoyen et aussi une répartition équitable des richesses entre toute la population du pays. Le système fédéral est le plus indiqué pour un pays riche de ses atouts culturels et économiques comme le Maroc. Il est le seul, capable de donner un nouveau dynamisme au citoyen marocain pour participer activement dans les affaires publiques à travers des institutions locales, régionale et nationale issues de scrutins transparents et démocratiques. L’exemple de l’Espagne est très éloquent dans ce cas.

8- Comment les amazigh peuvent réaliser leurs revendications ?

Avec de la patience et le militantisme. Les Amazigh et durant 40 ans de l’indépendance, ont développé des instruments de travail et de militantisme en vue d’aboutir à la réalisation de leur, revendications. Le principal instrument se base sur l’action civile pacifique. Il s’est avéré que cette méthode est la plus efficace. Cependant, elle nécessite plus de coordination et de la coopération entre les acteurs du mouvement amazigh pour faire face aux ennemis de la cause amazigh qui se sont vendu au Moyen Orient et au terrorisme.

Les revendications amazigh sont les mieux indiqués pour le développement de la démocratie au Maroc. Les démocrates de tout genre sont appelés à soutenir la réalisation de ces revendications qui sont le seul garant de la spécificité marocaine, nécessaire pour l’édification d’un autre Maroc. Cette fois-ci pour tous les Marocains.

Epilogue

Ci dessus, nous avons essayé de traduire fidèlement l’interview que j’ai donnée au journaliste de Nichane. C’est à nos lecteurs de faire eux aussi leur analyse sur ces propos et les comparer aux conclusions hâtives et orientées du journaliste de Nichane.

Cependant, j’ai été très choqué de l’utilisation mal saine de mes propos pour me taxer et taxer tous les militants amazigh d’extrémisme. Si je crois à la liberté de la presse et de l’expression, je n’arrive pas à assimiler la manipulation mal saine faite par le journaliste de mes propos. Ce que je regrette le plus, c’est tout le temps que j’ai perdu pour répondre à des questions d'un journaliste qui les utilisera à mon issu.

A Bon entendeur



[1] Du caméléon

mercredi, novembre 08, 2006

Hebaz enfin redécouvert




Notre ami Said Bajji, journaliste du journal "le Monde Amazigh" vient de sortir un ouvrage sur le disparu Boujem3a Hebbaz. ce militant amazigh issu du desert et qui croyait que faire ou produire un doctorat sur l'amazighité ne peut jamais être la source de problèmes qui finiront par lui oter la vie. un doctorat qui n'a rien de politique, il parle de la linguistique d'un parler du sud. ce militant a fais l'école de formation des instituteurs avec DDa Ali Azaykou (la grande perte des imazighen), Abdesslam Yassine (le cheikh bien sure), Ahmed Taoufiq (l'actuel ministre de l'Islam) et Bounfour (l'enseignant amazigh de Paris). sa disparition n'a jamais été un sujet pour les soit disant pioniers de l'amazighité, s'est la jeune génération qui a pris sur son dos l'affaire. Said Bajji par cet ouvrage ouvre la route. cette ouvrage conporte trois partie en trois langues (Amazigh(73p), Arabe (128p) et Français (105p)) à l'origine il était un dossier sur les collonnes du Journal le Monde Amazigh. j'espère que d'autres suiveront sur cette affaire pour rendre hommage et obliger les dettenteurs de la vérité. sa famille a besoin de savoir comme tous les militants du mouvement. Habbaz restera vivant tant que nous n'avons pas faire son deuil et que ces agresseurs soient poursuivis devant la justice. Ayyuz nek à said

dimanche, octobre 08, 2006

Le Maroc face à un nouvel assaut du wahhabisme


Le Maroc face à un nouvel assaut du wahhabisme

Moha Arehal
in "le monde amazigh" du mois d'octobre 2006

Si le Maroc, et depuis que l’Islam s’est introduit au Maroc, après l’assassinat de AKSIL et de DIHIYA et l’humiliation inhumaine de Traik Ibn Zyad par les musulmans, s’est proclamé indépendant de l’orient en adoptant et en adaptant l’islam à son contexte, le voilà il y a quelques années fait l’objet d’attaques très sanglantes de la part des Oulémas de l’orient. Le dernier exemple en date, la Fetwa du cheikh du terrorisme EL Quardaoui qui fait de la chaîne Al Jazeera son haut parleur pour introduire, via ce moyen redoutable de communication, sa version de la religion musulmane. Alors, comment le Maroc est-il devenu la cible des islamistes du Moyen Orient ? Cette question ne trouve sa réponse que dans l’étude de l’histoire des mouvements intégristes dans le monde. Un essai de compréhension

Les frères musulmans :

Ce mouvement s’est vu naître sur la terre des Pharaons dans les années vingt. Son idéologie et ses idées se sont propagées à l’Est et à l’Ouest et ont été adoptées par plusieurs marocains, si en Egypte, ce mouvement a en plus de réussite ainsi que dans quelques pays du Moyen Orient, comme la Jordanie, il n’a pas eu un grand succès dans les pays de l’Afrique du Nord. Cependant, les textes et les idées de ce mouvement ont trouvé chemin vers les Marocains, jusqu’à nos jours les écrits des leaders de ce mouvement se vendent à petit prix.

La révolution des Mollahs :

En 1979, les islamistes hébergés et protégés par la France ont mené un putsch contre le régime monarchique du Chah d’Iran et ont pris le pouvoir par la force. Les Mollahs ont installé un régime islamiste en abrogeant toutes les lois depuis la constitution jusqu’au statut de la famille. A travers un arsenal de texte et le développement d’une police de meurs, les nouveaux gouvernements d’Iran, ont changé la société en lui imposant un look et des habitudes jugées répondre aux exigences de l’Islam, selon la version des Mollahs.

Partant du principe de l’exportation des valeurs de la révolution, les Mollahs ont développé des stratégies pour faire exporter leur nouveau modèle de société développé en Iran pour les autres pays « musulmans ». Cette ambition s’est confrontée à la résistance de tous les régimes en place dans les pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. La lutte contre l’ingérence des Mollahs d’Iran par les régimes des autres pays du Nord s’est transformée en un block contre l’Iran qui s’est conclu par la déclaration de la Guerre d’Iran par l’Irak voisin avec l’appui inconditionnel des régimes des pays voisins. L’Irak a donc joué le rôle d’avant-garde contre les valeurs de l’obscurantisme des Mollahs. Cette guerre déclarée à l’Irak et qui a coûté des centaines de milliers de morts n’a pas été suffisante pour contre carrer le développement de l’Islamisme dans les pays qui ont soutenu l’Irak contre l’Iran. Dans chacun des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient des groupes islamistes se sont développés clandestinement.

L’islamisme Made In Morocco

L’islamisme marocain remonte à 1972 quand fut créé le Mouvement de la jeunesse islamique par Abdellah Motiî. Omar Benjelloun, journaliste et militant de l’UNFP était la première victime de terrorisme de ce groupe le 18 décembre 1974. Recherché par la police, Motiî se réfugie en Libye. Mais depuis, la galaxie des islamiste au Maroc comprend au moins 23 groupes ou groupuscules de plusieurs niveaux d'importances répertoriés, mais n’empêche l’existence d’une multitude de clans et de groupuscules méconnus ou agissant plus ou moins dans la clandestinité. Malgré l’étiquette « islam», chaque groupe a sa propre référence théologique ou djihadiste. « Il y a les tablighis, piétistes d'origine indo-pakistanaise; les soufis, courant mystique de l'islam; les sécessionnistes chiïtes, ou bien encore les salafistes, spécialistes des fetwas et de l’excommunication »[1]. La majorité de ces tendances est affiliée de prés ou de loin aux idées développées dans le moyen orient. Rares sont les crépuscules qui ont une affiliation locale.

L’international islamiste

Depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan, les pays islamiques se sont sentis agressés et ont pris les dispositions nécessaires en collaboration avec les Etats Unis pour chasser les Soviétiques de la terre d’Islam. L’Arabie Saoudite et d’autres pays ont lancé une campagne de mobilisation et d’engagement des hommes pour libérer l’Afghanistan. Plusieurs milliers de volontaires se sont trouvés dans des camps d’entraînement dans plusieurs pays du golf et d’Asie centrale. Après la fin de la guerre en Afghanistan et l’expulsion de l’armée soviétique, le serpent s’est monté contre son maître. Les Etats Unis et l’Arabie Saoudite se sont retrouvés face aux moudjahidines qu’ils ont formé et armé.

Ces arabes afghans se sont trouvés après la fin de la guerre comme des persona non grata dans leur pays d’origine ce qui les a obligés à retourner dans le pays « libéré » des soviétiques. La situation de non-stabilité dans le pays a fait de lui une base arrière d’un mouvement islamiste qui veut libérer tout le monde musulman de la présence des mécréants.

La guerre du Golf qui a causé la démolition des infrastructures de l’Irak et du Koweït et le déploiement des forces des alliés sur le sol de la péninsule arabique s’est considérée par les islamistes comme une agression contre les musulmans. C’est le début de la guerre « sainte » lancée contre l’occident par Alqa3ida.

Les médias et la mondialisation du Terrorisme

Le commencement de cette guerre non traditionnelle entre l’occident et les islamistes s’est coïncidé avec le boom médiatique et technologique dans le domaine communication. La télévision satellite et l’Internet sont devenus des outils grand public. L’information est désormais libre de circulation. Aucun pays n’est désormais libre de choisir ou d’orienter les informations. L’international islamiste et ses idées sont monnaie courante dans tous les pays.

Grâce à ce nouvel accès à la communication et à l’information à distance, les terroristes islamistes peuvent commanditer des opérations partout dans le Monde. Les analystes des informations diffusées par les leaders du terrorisme ont conclu que chaque sortie d’une figure terroriste sur la chaîne Al Jazeera, était suivie d’une opération terroriste quelque part sur la planète.

Cette mondialisation de l’information, de la communication et du terrorisme a facilité l’accès des idées des leaders du terrorisme islamiste dans tous les pays sans possibilité de control ni de censure.
Bénéficiant de cette avancée technologique, les théoriciens du terrorisme islamiste à l’international proposent des Fatwas à tout un chacun ce qu'il demande.

Sur le web, plusieurs sites offrent des services gratuits aux fidèles du culte musulman. Une simple visite dans les forums et les demandes de fatwa montre combien les Marocains ont besoin de trouver des réponses à des questions qui les ôtent. Si le Maroc a su garder son indépendance et sa spécificité depuis le premier siècle de l’ère islamique, il se trouve bien loin actuellement pour assurer et garder cette indépendance.

Quoi faire alors ???

Après la fatwa du cheikh des terroristes, le conseil supérieur des Oulémas du Maroc s’est réuni pour répondre à El Quardaoui. Le communiqué, sorti à l’issu de cette rencontre des savants de l’islam marocain, n’a pas traité la question dans son fonds mais dans sa forme. Ce qui donne encore l’idée que nos oulémas n’ont pas pu dire à ce cheikh : d’aller prêcher ces conneries en Egypte, laquelle dispose d’un système bancaire international comme celui adopté par le Maroc. De lui dire et redire que ses banques islamiques qui financent Al Jazeera, porte-parole des terroristes et les opérations de génocides dans le Darfour et d’autres opérations louches de blanchissement d’argent dans plusieurs coins du globe, n’ont pas de cité chez nous et nous les refusons catégoriquement. De mettre à la disposition des marocains des outils très faciles et à leur portée pour qu’ils ne doutent plus de la capacité de nos oulémas à les aider à solutionner leurs problèmes avec le divan.

Les instances du gouvernement et particulièrement des affaires islamiques doivent développer d’autres moyens de communication facile d’accès à la population pour leur permettre une meilleure compréhension de l’islam marocain. Si les Marocains de confession musulmane dépensent des sommes faramineuses pour comprendre l’islam d’autrui l’Etat marocain gagnera à économiser ces sommes pour le développement de l’Islam marocain face à ce nouvel assaut du Wahhabisme sur notre pays.

A Bon entendeur.
[1]Lire l’article sur http://www.maroc-hebdo.press.ma/

mercredi, septembre 20, 2006

VARIATION LEXICALE ET NEOLOGISME DANS L’AMAZIGHE

VARIATION LEXICALE ET NEOLOGISME DANS L’AMAZIGHE
L’APPORT DES ASSOCIATIONS.

Le propos : la présente intervention, étant labeur d’une expérience personnelle au sein de deux cadres associatifs (1), représente le fruit d’un parcours sociolinguistique. Elle relève d’un point de vue extra cadre officiel .Elle pote sur l’apport des associations en matière de lexicographie dans le domaine amazighe .Tout au long de cet exposé, nous tenterons de répondre aux questions suivantes : Comment se sont développées les expériences néologiques ? Quel est l’impact de l’action associative sur ce développement ? Nous terminerons par une approche lexicographique à des corpus échantillons du lexique spécialisé. .

LES ASSOCIATIONS AMAZIGHES : LE PROFIL SOCIOLINGUISTIQUE.

Dans leur rapport à la langue, les associations amazighes se présentent comme des laboratoires sociolinguistiques. Dans son article, Gabi Kratchwil écrit : « les associations, par leurs activités et leurs productions, sont un intermédiaire très important entre ce que nous pourrions appeler le discours intellectuel et universitaire et la population càd imazighen » (2).
Cette citation souligne, explicitement, le rôle médiateur et vulgarisateur des associations. Elles assurent la mission d’information et de formation , ceci , en s’intéressant à la dynamique linguistique de l’amazighe, tel qu’il se manifeste au sein de la mouvance sociale .Un peu plus loin , dans la même référence , l’auteur ajoute encore : « les associations accomplissent un travail culturel fondamental qui complète le discours universitaire en rassemblant et fixant par écrit des poèmes , des chansons et des contes pour les transmettre à la postérité, et elles proposent aussi des cours de langue pour enseigner aux jeunes , actuellement , fortement arabisés . »(3).Alors , trop vaste donc , est le programme des activités associatives : la collecte des textes littéraires oraux , le passage à l’écrit , la recherche scientifique , le rayonnement culturel et l’élaboration des méthodes d’enseignement/apprentissage de l’amazighe au profit des adhérents .Autant d’approches , portant sur les diverses aspects de la langue , pour revivifier et revaloriser la langue , car , l’action associative se veut , primordialement , une intervention sur la langue .

VARIATIONS LEXICALES ET PRODUCTION LEXICOGRAPHIQUE.

Il n’y a pas mieux, de précis et de concis, pour expliquer la variation, que ce petit extrait tiré du papier d’appel à contribution : (la variation…est la possibilité de dire la même chose de différente manière). L’usage variable de la langue amazighe illustre à merveille cette définition. Pour citer un exemple, au mot ENFANTS correspondant en amazighe : ARRAW, LWACUN, IEYYALN, LFERGASEN, IHENJRN, IFRAX. (4) Cette série des équivalents laisse comprendre la richesse et la variabilité lexicales que constituent les trois variantes de l’amazighe. Mais, pour rendre compte de l’aspect technique et moderne de la vie, l’amazighe fait montre d’un état lacunaire. Devant ce constat, la volonté pour enrichir lexico- graphiquement l’amazighe s’impose et prédomine au sein des activités associatives. D’où le nombre imposant des travaux réalisés à ce propos. D’abord, La communication intense via les canaux associatifs, à tendances panamazighistes, qui était derrière les apparussions massives des néologisme. A commencer par les noms de ces mêmes associations, nous retenons :
TUDERT = la vie // IZURRAN = racines // TIDDUKLA = l’amitié// TAWIZA = l’entraide // TANUKRA = renaissance// TILLILI = liberté// ASIREM = l’espoir // ANARUZ = l’espérance. Cette illustration se présente en deux groupes de formes lexicales. Les quatre premiers noms sont des lexèmes, préexistant dans l’amazighe, en usage courant. Quant aux quatre derniers : Pour TANUKRA , ce mot est formé à partir de la racine KR ou NKR signifiant « réveille » , mais sa morphologie triche le schème nominal dans sa forme fréquente du féminin amazighe (TA-T) comme dans TAZALLIT ( la prière ). Alors que la forme nominale ( TA- U-A),elle laisse voir le degré de recherche et de réajustement au niveau morphologique. Quant aux trois derniers restants, ce sont de purs néologismes, ils sont inventés et intégrés dans l’amazighe moderne .De ce fait , aussi , il faut signaler que les quatres premiers lexèmes sont dénotatifo-explicitifs (significations de surface) , et les quatre derniers sont connotatifs implicitifs ( significations profondes ) voire poétiques.
En matière de lexicographie, la coutume veut qu’on commence par le réinvestissement de l’existant avant de recourir à l’emprunt, en cas d’impossibilité, en recourt à la formation des mots nouveaux. A ce propos, le parler touareg se considère comme un immense gisement, largement, exploitable comme ressources linguistiques. Parmi les néologismes majeurs (standardisés) vu leur fréquence et leur degré de circulation via les modes de communication intra et entre association, nous citons :
AZULL= salut // TAMMIRT =merci // AYYUZ = bien (bravo)// TAMESMUNT ou TIDDUKA = association// TADELSAMT = culturelle // TIWURIWIN = les travaux (activités)// TUSSNA = la connaissance// AMGHNAS = le militant// (…) Ces lexèmes étaient normalisés par l’usage fréquent à travers la communication associative. Puis, ils finissent par être adoptés comme terminologie intégrée dans le vocabulaire de la presse, dans les bulletins d’informations, et, avec l’introduction de l’amazighe à l’école, ils sont acceptés par les apprenants sans la moindre résistance.

LA PRODUCTION NEOLOGIQUE : QUELQUE CORPUS.

La dynamique de l’activité néologique ne date pas d’aujourd’hui, les premières recherches remontaient aux années 70 et 80.Elles étaient inspirées par les travaux effectués par les berberisants surtout, français. TAJERRUMT N TMAZIGHT (la grammaire de Tamazight) et AMAWAL, les deux travaux de Mouloud Mammeri, se considèrent comme une référence incomparable, dont l’auteur fut un pionnier en la matière. Toutes les expériences antérieurs étaient dominées par l’omni manifestation du parler touareg. Mahdi IAZZI , dans son article, explique : « cette situation fait dire à Achab (1996) que le statut du parler touareg dans ce mouvement de création lexicale dans le domaine amazigh rappelle celui du latin et du grec dans le domaine des langues européennes »(5).Ce constat répond , clairement à la question du pourquoi en ce domaine de néologie, les associations au Maroc se sont ouvertes sur la production massive , que ce soit par le kabyles (en Algérie) ou par la diaspora (en Europe) où une représentativité pan amazighe est fort manifeste.
Dans ce cadre, les corpus lexicographiques, qui suivent, laissent évaluer le taux des lexèmes nouveaux que nécessitent de tels travaux.
1- la traduction (en Amazigh) de la déclaration universelle des droits de l’homme, par H.id belkacem (1990)
2- le dictionnaire arabe-amazighe (3vol) de M. Chafik (1990-1998) .
3- TAMAWALT N USGMI (lexique de l’éducation) de B. Belaid (1993).
4- la traduction (en amaz) de ROMEO et JULIETTE par Adgherni, Fouad et Afoulay (1995).
5- TAGHURAST N UREQQAS N RBI ( la biographie du prophéte) de El .Jouhadi (1995).
6- AMAWAL AZERFAN (lexique juridique) par Adgherni, Fouad et Afoulay (1996).
Ces corpus sont cités par IAZZI (6). Ce sont des travaux, d’une importance considérable, ils s’articulent autour de deux points forts :
Primo, ils reflètent l’état paroxysmique de la production lexicographique, secundo, ils étaient encadrés au moment fort où l’action associative touche à son apogée ( la décennie 90).Etant des corpus hétérogènes , ils ont le mérite de couvrir les champs juridiques , éducatifs, littéraire et religieux.Mais, le dictionnaire (3vol) de Mr Chafiq a l’avantage de reproduire, vasteté et profondeur, l’abondance lexicographique, étant une extraordinaire collecte étalée sur la durée de huit ans , elle s’est rendue compte de le diversité lexicale caractérisant l’aire régiolectale sur l’ensemble du nord d’Afrique.
Certes, certains chercheurs universitaires jugent cette production néologique comme étant « volontaristes », « spontanées » et « amateurismes » .Mais, n’empêche que toute une traduction lexicographique était ancrée et adoptée par la masse associative. Depuis, quantité de mots nouveaux, relèvent du lexique spécialisé, émergent pour alimenter, surtout, les domaines de la poésie et de la presse. Le journalisme est, par excellence,le réceptacle le plus immédiat qui accueille les termes, fraîchement, crées. Examinons cet échantillon :
AGHMIS= le journal// INGHMISISEN = les informations// TASGHUNT = revue // TAZWARUT = la une // UTTUN = numéro //ATTIG = le prix.Ou dans :
TASGHUNT TADELSANT N TMAZIGHT = Revue culturelle de Tamazight.
AGHMIS N TWIRIWIN N TMESMUNIN TIDELSANIN TIMAZIGHINI = Bulletin des activités des associations culturelles amazighes.

CORPUS DE LEXIQUE SPECIALISE : LECTURE ET COMMENTAIRE.

Ce petit lexique est extraite d’un imagier (concept/image) conçu comme support didactique pour accompagner l’enseignement / apprentissage de l’amazighe (7).
1-TABANKA = à l’origine cette appellation désigne une sorte de tablier (fonction protectrice) que portaient les fellahs pour moissonner. Donc un terme / existant déjà, mais approprie et réactualisé pour signifier, dans le contexte scolaire, le tablier que porte l’élève. Réemploi par extension.
2- TASLMADT= ce mot est une création nouvelle , formation normal par dérivation à partir de la racine « LMD » ( éduquer), le schème (TA_T) dans l’Amazighe équivaut au genre féminin, donc TASLMADT signifie ( celle qui éduque ) , son masculin est ASLMAD ( l’éducateur) , le préfixe ( A- ) introduit l’acte (celui qui agit) , alors que l’élément (AN- ) donne l’idée du sujet (celui qui subit ), d’où le sens de ANLMAD qui donne dans le contexte scolaire l’élève .Tous ces dérivés , ce sont normalisés pour signifier : l’enseignante et l’élève .
3- TAGHDA = ce lexème nouveau préexistant comme idée, dans le contexte agricole, décrivant un terrain plat (plan) .Il est réapproprié pour combler, métaphoriquement, la signification de règle (outil scolaire).
4-TINMEL : de première vue , la morphologie de ce mot laisse repérer une formation par composition , d’abords l’élément TIN qui s’interprète de deux manières , (a) : cette lexie veut dire celle de , (b) : elle a le sens de sert à ( selon le contexte ).Puis il y’a le radical MEL (l’idée de l’apprentissage) .L’ensemble des deux composants de ce termes donne l’idée de servir à l’apprentissage .Et pourtant ce mot n’est pas néologisme , il était et est toujours en usage au sud , et désigne l’école au sens traditionnel , son emploi réactualisé , aujourd’hui , signifie l’école au sens moderne .
Pour cesser cet exercice d’échantillonnage portant sur la terminologie spécialisée. Voici pour les esprits curieux, quelques unités lexicographiques, relatives au concept de la linguistique :(8).
ILS : langue// TUTLAYT : langage //TASEMNAWALT : linguistique//TAMAWALT : vocabulaire (lexique)//TIFRIT : mot//AMSSAWAD : communication//TASEDDAST : syntaxe //IMYAWAD : communiquer.

NOTES :

1-les cadres associatifs respectifs sont : l’association socioculturelle ASIREM à Rissani (19994-19996) , et l’association TIFSA (printemps) à khémiset (2003-2005).
2-Kratchwil, Gabi : les associations amazighes au Maroc : bilan et perspectives, in Prologues N : 17, 1999, P : 38.
3-Op.cit.P.43.
4-Cit2 par Ennaji, Moha in Standardisation de l’amazighe, série colloques et séminaire N :3 publication IRCAM , Rabat 2004, P :255.
5-Cité par Iazzi El Mehdi, in Prologues N : 27/28, Automne 2003, P :31.
6-Op-cit , P :30.
7-Ces lexemes-échantilons sont extraits de ISKKILN N TIFINAGH, un support didactique conçu par Agnou Fatima, publication del’IRCAM, 2005.
8-Cet inventaire est sélectionné du lexique TAMAWALT N USGMI de Belaid Boudris, éd : 1993.

Article communication lors de la journée d’étude organisée par le groupe VARIALANG le 20 Avril 2006.

Rachid fettah
Laboratoire « langage et société ».
Groupe VARIALANG.
U.F.R : Sociolinguistique appliquée.
Faculté des lettres et sciences humaines.
Université Ibn TOFAIL.
Kenitra.

lundi, septembre 11, 2006

Retour sur une catastrophe - Les Ait Khebbach sous l’eau

Retour sur une catastrophe
Les Ait Khebbach sous l’eau

Moha Arehal

in Le Monde Amazigh Sept 2006


La ou le silence parle

La région de Merzouga est située au pied du majestueux grand Erg Chebbi sur les frontières maroco-algériens au sud est du Maroc. Cette région est connue par ces paysages mythiques constitués d’une alternance de regs, de dunes et d’oasis. Chaque année plusieurs milliers de touristes font le déplacement des quatre coins de la planète et des quatre coins du pays pour apprécier les divers paysages et ou pour prendre des thérapies sableuses contre diverses maladies.

Cette région, qui était dans le passé une terre interdite sous le contrôle des tribus Ait Khebbach fraction des Ait Atta, seigneurs du Sud Est, Jadis, est devenue une terre de tout le monde, une terre d’accueil et de rencontres exemplaires entre diverses nationalités et diverses religions.

Sur 13 km de sable implanté sous forme de dunes et de silhouettes, marié avec des oasis sauvages ou habitées, une centaine de gîtes, d’auberges et de maisons d’hôtes ont été construits pour assurer le minimum de confort pour les amoureux du silence qui parle, de la musique du frottement des grains de sable sous la force du vent. Déjà des siècles et les dunes ne changent de place. Toujours claires et de merveilleuses couleurs les dunes souhaitent la bienvenue à tous les arrivants.

Déjà, avant la construction de la route qui lie Rissani à Taous sur une dizaine de km, les pistes créées par les véhicules tout terrain offrent un paysage extraterrestre avant d’arriver aux dunes d’or de Merzouga. La légende des Ismkhan* raconte qu’elles sont formées suite au mécontentement du Dieu. En effet, les Ismkhan ont organisé un Agdud (festival), après le dîner, les participants sous l’effet de la transe se sont mis à jouer avec les grains du couscous ce qui n’a pas plu à Dieu. Pour les punir, Dieu envoya une tempête très forte qui a couvert tous les participants par le même couscous avec qui ils jouaient. Jusqu’à nos jours il existe des gens qui croient encore que les noirs couverts de couscous que dieu a changé en grain de sable continue à jouer avec leurs tambours et castagnettes sous la grande dune de Lalla L’aliya.

Tous ces atouts en particulier la géographie, la géomorphologie, l’histoire et la médecine traditionnelle ont fait de cette zone une des plus visités par les touristes marocaines et autres.

Le développement du tourisme aux pieds de l’Erg Chebbi a vu naître plusieurs dizaines de gîtes, d’auberges, de petits hôtels et de maisons d’hôtes. Plusieurs amateurs des superbes paysages du désert et la sympathie exemplaire des habitants de cet espace mystiques se sont installés définitivement dans cette aire, d’autres parmi eux ont investi dans des hôtels ou des gîtes.

Et le ciel décida ainsi !!

En mai dernier, alors que la région se préparait pour accueillir les milliers de pèlerins d’été comme d’habitude à partir de la fin du printemps, des pluies torrentielles se sont battues sur la région. En un temps record, le niveau des précipitations a dépassé les 100 mm en une heure. Cette quantité dépassent la moyenne des précipitations annuelles de la région qui ne dépassent guère les 200 mm en une année normale.

L’intensité de ces pluies diluviennes dans un petit laps de temps a fais que les courts d’eau ont commencé à ruisseler rapidement sans laisser de chance au sol pour s’égorger en eau étant déjà sa composition caractérisée par la dominance des sables. Les eaux ont envahi rapidement la plaine en un temps record les eaux ont couvert la chaussé et ont atteint plusieurs maisons.

Plusieurs dizaines de maisons et de gîtes n’ont pas pu résister devant la montée des eaux. Les habitants et les touristes se sont trouvés en plein nuit face à la montée des eaux. Devant la catastrophe chacun a essayé de sauver sa peau comme il a pu. En définitive, les pertes humaines n’ont concerné que trois morts et quelques blessés pas graves, selon des sources officielles. Les pertes matérielles ont été très importantes. Plusieurs maisons ont été détruites définitivement et leurs propriétaires sont devenus des SDF dans une zone ou personne ne l’est malgré le passé nomade de ces populations et leurs revenus minimes, chaque habitant procède sa propre maison.


Et après.....?

Ca fait déjà plusieurs semaines que la région de Merzouga a été victime de pluies torrentielles et des inondations du jamais vu depuis plus d'un demi-sièclee et encore des maisons en ruines et des habitants encore dans des tentes de fortune.Je n'avais pas imaginé cette situation, les images que j'ai vues auparavant, sur Internet, étaient moins parlantes que ma visite dans la région en Août dernier à Hassi Labiad, à Merzouga ou à Lkhamliya. Le climat est encore tendu, les victimes n'ont que des insultes et des prières pour désigner ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils vivent actuellement.
Sur la route pour assister au festival des Gnaoua de Lkhamlia, j'ai passé par des paysages hallucinant, comme si des avions F16 avaient bombardé cette région. Les effets des inondations de mai dernier sont encore présentes sur toute la route qui relie Merzouga à Lkhamlia ou se tient le Agdud n Ismkhan. Les images ne laissent plus personne neutre.
A voir ces résultats et le rien-fait depuis déjà plusieurs semaines et à comparer par les réactions des gens au sujet de la guerre isarélo-libanaise et Israélo-palestinienne, je me sens encore plus mal dans ma peau de marocain. Les gens ont du cœur pour solidariser avec les Palestiniens mais aucun mot sur des gens qui s'hébergent dans des tentes de fortune de couleur jaune comme le sable qui les entoure sous une température dépassant les 45°c à l'ombre.
La schizophrénie de mes concitoyens me laisse embarrassé. S’il est légitime d'avoir des sentiments de solidarité avec les autres peuples qui souffrent soit de la guerre ou des catastrophes naturelles ou autres, alors que dirons-nous de solidariser avec les nôtres qui vivent dans l'enfer depuis le début de l'été.
Un dernier mot: sauver cette région devient vraiment une nécessité.

A bon entendeur

* Ismkhan= une tribu de noirs habitant actuellement dans la localité de Lkhamlia et qui organisent chaque année en mois d’août un festival (Agdud)

Tifinagh : Ecriture magique perpétuée par des femmes

Tifinagh : Ecriture magique perpétuée par des femmes

Rachid FETTAH Amedyaz

Le propos : mettre en relief le rapprochement entre tifinagh, écriture inventée par les premiers berbères, en premier lieu, avec les traçages du tatouage, et en deuxième lieu, avec les motifs des tapis. Mais, cette continuité/ survivance de l’alphabet tifinagh à travers le tissage et le tatouage reviennent, par excellence, à la verve créatrice des femmes qui ont su sauvegarder et perpétuer ces formes d’écritures magiques.

Préambule : Aujourd’hui un new-alphabet baptisé Tifinagh-IRCAM a été confectionné pour écrire des mots et des textes en amazigh .un alphabet grâce auquel des élèves apprennent à lire et à écrire dans les classes de l’école publique nationale. Mais, cette percée inaugurée par l’amazighe au sein de l ‘espace scolaire n’est pas suffisante, à elle seule, pour refléter les modalités de réceptions réservées à ce nouveau alphabet au sein de l’espace publique, car quoique adopté officiellement pour faire passer de l’oralité à l’écriture la langue-culture amazighe, le tifinagh-IRCAM vit toujours une situation, sociolinguistiquement, double : une situation de l’amazighe intra-muros et une autre extra-muros.
La première situation se traduit par les actes de la standardisation de cette langue et l’élaboration de son alphabet tifinagh-IRCAM, un travail laborieux et préliminaire pour introduire l’enseignement de l’amazighe dans le système éducatif. La seconde, revers de la médaille, est l’état de vacuité et d’absence d’échos relatifs à tifinagh à travers les supports et les réceptacles linguistiques au sein de l’espace social. Cette dernière situation est conséquente d’un profond malaise psychosocial que déclenche une impression d’étrangeté et de non reconnaissance chez les récepteurs.
Les lignes, qui suivent, vont porter plus d’éclairage sur cet alphabet, et de la même, tenteront de dresser des traits d’union et de rapprochement entre cette ancienne écriture et ces deux formes d’expressions artistiques féminines, à savoir, le tissage (tapis) et le tatouage.Mais au paravent, parcourons les étapes de l’évolution de l’alphabet tifinagh.
Tifinagh : Origine et Evolution :

D’après des recherches en archéologie linguistique, tifinagh est l’une des anciennes formes d’écritures , apparue depuis 25 siècles, c’est l’une des rares écritures qui a résisté face à l’hégémonie de nombreuses écritures supports de grandes civilisations (romaine et byzintine , par exemple ) . La force de cet alphabet réside dans le fait d’être le centre d’une référence identitaire. Alors que sa résistance émane du fait qu’il n’est pas inerte mais accepte l’évolution et le changement. Or, comme la plupart des autres langues, la première forme d’écriture de tifinagh est découverte sous forme d’un inventaire limité de consonnes. Sa propagation et ses contacts avec d’autre langues écrites environnantes comme, surtout le phénicien constituaient un facteur positif pour son amélioration les et sa modernisation. Ce sont les touaregs qui étaient les premiers à perfectionner ce système millénaire d’écriture, et ceci, avant de devenir aujourd’hui ce qui est convenu de nommer le new tifinagh, à ce propos (voir : Belouch. A : l’abc de tifinagh et la question de son enseignement .in prologue n : 27/28 été et automne 2003) .
Mais avant de se stabiliser dans son état actuel , l’alphabet amazigh a du passer par plusieurs versions remaniées dont voici les plus importantes :le saharien ancien , le libyque vertical , le libyque horizontal , l’académie berbère , agraw imazighen , celle de S.Chaker et enfin celle de B.belaid . Ce sont les importants auteurs des différents aménagements portant sur les notations et symboles constituant l’inventaire des graphèmes de l’écriture tifinagh. (Voir tableau in revue tifinagh n : 1 déc. 1993/ jan 1994 .p . 12).
Parenté sémio- sémantique entre tifinagh et tatouage.

Pour contourner le sens de ce rapprochement, puisque le tatouage est une pratique, essentiellement féminine, nous nous appuyons sur un travail, scientifiquement, minutieux d’une autre femme savante. Nous nommons R.Bourqia qui a consacré une partie importante de sa recherche à la population féminine rurale.Notre démarche consiste à lire à travers sa réflexion, qui est consacrée à la pratique du tatouage chez les femmes des tribus Zemmours de l’époque précoloniale (19eme siècle). Or, Comme la plupart des écrits produits autour de cette vieille pratique du tatouage, l’analyse de R.Bourqia puise dans l’héritage théorique que constituait, à ce propos, le lég. de la science coloniale. Alors au sien de cette science dite humaine, les travaux de J. herber représentait une référence d’autorité scientifique pour bon nombre de chercheurs marocains dont A. Khatibi, M. Boughali. En effet, dans son approche, l’auteur de cette réflexion adopte un double point de vue : sociologique et anthropologique, deux disciplines majeures de l’époque. Mais le propre e la singularité de sa réflexion, c’est qu’elle est la seule à considérer, d’une manière franche et claire, que le tatouage est une écriture, par delà la portée ornementale et la dimension esthétique. En effet , pour mieux alimenter ses analyses , l’auteur s’appuyait sur les donnée de la philosophie du langage , car , à son sens , le tatouage est une écriture avec l’acceptation la plus large qu’a cette notion , c à d : « tout système sémiotique visuel et spatial » (cf. . dictionnaire encyclopédique des sciences du langage . p 249 ) . Cette définition est tellement élastique pour qu’elle couvre facilement les traces marquées sur les parties les plus visibles du corps de la femme, les plus exposées à la vue, donc à la lecture et à l’interprétation, d’ou l’importance de la partie faciale du visage, le dos de la main et, à un degré moindre, au niveau des jambes, ce sont là les parties supports du tatouages. Or, ajoute l’auteur, « le corps tatoué est un corps écrit », et cette écriture fait partie, selon J. Kristiva « de ce texte général qui englobe outre la voix, les différents types de productions tels le geste, l’écriture, l’économie » (in. recherche pour une sémantique. p. 4) et à ces types de productions. R. Bourqia insiste pour ajouter les « traces », ces traces de tatouage , d’une couleur entre le vert et le bleu , sont connues dans le parler des femmes Zemmours par ICHERRAD (pluriel de ACHERRID ) , cette dénomination dénote , clairement , l’acte fort de laisser des traces « écrites » . Ainsi , pour continuer sa mise en lumière de l’acte d’écrire, calqué sur l’acte de tatouer , l’auteur considère que le corps est un espace où chacun peut « se lire et se déchiffrer » , alors , la femme de la tribu se tatoue c à d « écrit et s’écrit » dans son corps . Ces fragments d’analyses semblent faire leur bout de chemin pour retrouver la voie royale, le retour vers la source d’où découle l’apparenté et la continuité des signes de tifinagh dans le tatouage, en d’autre termes, le tatouage écriture trouve sa source dans les survivances de tifinagh, conservé comme graphisme de symboles significatifs sur les gravures rupestres et qui ont été transmis et véhiculés via le corps de la femme. Cette dernière thèse , rapprochant entre ces deux systèmes de signes , puise dans les propos de G.Marcy : « toujours dans le même ordre de considération relatif à l’origine purement technique des variantes tifinagh pointillés,on peut encore citer le cas parallèle des tatouages faciaux portés par les femmes berbères »( in .Introduction à une déchiffrement méthodique des inscriptions Tifinagh du Sahara central .Hespérides vol 24.1973.p.103) Inintentiennellement, mis en évidence dans cette citation, le qualificatif « berbère » laisser, explicitement ,délimiter l’aire, géographique et socioculturelle, où cette pratique du tatouage est omni- manifeste,cette constatation est , nettement ,mise en relief par R.Bourqia qui souligne que « le Tatouage est lié au phénomène tribal ,rarement ,pratiqué dans les villes ».
Pour cesser ce creusement dans cette réflexion , il faut dire que le tatouage , comme marque socioculturel relevant d’un langage oralisé , et Tifinagh , comme écriture alphabétique , devraient imprégnés ce corps espace,/ ce corps mémoire , qui est la femme , pour conserver l’héritage ancestral (valeurs et littérature orales ) .


Les motifs des tapis comme continuum de Tifinagh écriture.

Si, à propos du tatouage, la réflexion de R. Bourqia offre des éclairages pertinents comme regard interne, la manifestation de Tifinagh sous forme des motifs des tapis va faire l’objet d’un regard externe, celui adopté par Francis Ramirez et Christian Rollot qui, dans leur ouvrage : « Tapis et Tissage au Maroc : une écriture du silence », présentent l’art de tisser, en le soulignant, comme une écriture au sens sémantique et esthétique.
Ce travail, laborieux et riche en détails, fait du tapis une œuvre- incarnation du génie féminin, un réceptacle de signes, de formes et de figures transposant l’imagination créatrice des tisseuses. Un imaginaire qu’elles transmissent et communiquent aux autres, pour les deux auteurs « quand une femme tisse un tapis elle ne le fait pas uniquement pour l’usage. C’est comme une lettre qui sort de sa main et qui sera lue par d’autres familles. ».Par procédé d’association de mots , cette citation laisse comprendre que , pour les auteurs , le tissage signifie l’acte d’écrire et le tapis devient une lettre à émise à l’intention des autres .
Abstraction faite à la matière et à la couleur, ici, l’accent est mis sur la symbolique via laquelle la femme émet des messages chargés de fragments d’une interminable narration monologique , en nouant les fils et en combinant les couleurs , elle transcrit de longs passages extraits de sa secrète autobiographie . Quant à A-Khatabi, il « compare le tapis à une carte représentant le désir et la volition que voile l’instinct des couleurs et la géométrie des nœuds à travers notre inconscience et nos rêves » (pris et traduit in la revue Attaqafa Attunusia. N. 66 .1993 .p .65) , cette comparaison psychanalytique adoptée par l’auteur de la mémoire tatouée éclaire les zones sombres dans la relation de la tisseuses à son œuvre, dans un univers de désir, de douleur et de joie. Dans le chapitre « le tapis et les femmes », les auteurs de « tapis et tissage au Maroc … » soulignent qu’entre une tisseuse et son ouvrage, il s’instaure une relation étroite et privilégié, pour eux : « la femme met dans son tapis quelque chose d’elle-même, le tapis devient chasse et reliquaire (p .115).
Alors que Khatibi, analysant sous l’ongle de vision sémioticienne, trouve que le tapis offre à la lecture un corpus de motifs dotés de sens et de signifiance, il explicite : « c’est un espace où se manifeste les signes appartenant à l’écriture ancienne tifinagh (op. cité.p.68) la thématique de l’apparenté de tifinagh et l’art du tissage n’est pas une découverte récente, mais elle a été évoquée par bon nombre de chercheurs, surtout ceux qui réservent une écoute permanente aux différentes formes d’expression et de création dans le domaine amazighes. Dans ce vaste champ M. chafiq fait figure d’autorité intellectuelle et académique, dans son article ’’le substrat berbère’’ il écrit que ’’la culture berbère est représenté par un art décoratif qui apparaît particulièrement, dans le tapis et la céramique, sous forme de dessins géométrique excluant l’arabesque mais reprenant le caractère de l’alphabet tifinagh (p.113). La géométrie des formes et dessins soulignée, dans ce dernier propos, est à elle seule un argument solide de la profonde apparenté entre ces deux modes d’écriture. Tout un inventaire de figures géométriques, analogiques et abstraites, circulant de tapis en tapis, tantôt, des formes tels des scorpions, des serpents, des oiseaux ou même des maisons … tantôt des losanges, des triangles, des damiers, des étoiles (à 8 branches) ou lignes droites ou brisées, des quadrillages etc..
Péroraison : ça sera redondant d’insister sur l’importance du rôle de la femme dans la préservation de l’écriture tifinagh, surtout les femmes rurales dites timazighines, car c’est grâce à elles que la culture a été conservée, grâce à leur stabilité, elles ont pu conserver l’idiome de la langue. « Le tatouage faciale est les motifs au henné, les figures géométriques dans les tissages, les tapis, les broderies, les bijoux témoignent de leur savoir de l’écriture’’ ( in la revue tifinagh N°1 déc. 1993/jan.1994).
Bibliographie.
* J.KRISTIVA : recherche pour une sémantique, Paris, seuil1969.p.4
* F.Ramirez et Ch.Rollot : Tapis et tissage au Maroc « une écriture du silence » ARC
Édition 1995.
* J.Herber « tatouage de la face chez la marocaine »Héspéris vol 33. 1964
* Chafiq .Med . « Le substrat berbère de la culture marocaine…. »
* Belouch.abder. « L’abc tifinagh et la question de son enseignement in Prologues N :
27/28 été et automne 2003.
*Bourqia .R : réflexion sur le tatouage dans les tribus zemmours….
* Boughali. Med : Espace d’écriture au Maroc Edition Afrique orient 1987
* Revue Amazigh N : 1 - 1980.
* Revue Tifinagh N : 1 Déc. 1993/ Jan 1994

Rachid Fettah
UFR « langage et société »
Groupe CLIO
Sociolinguistique appliquée
Faculté des lettres et des sciences humaines
Université Ibn TOFAIL
Kenitra

Message Nostalgique

Aujourd'hui, j'ai reçu un email sympa d'un ami, cet email étant si nostalgique que j'ai préféré le partager avec les miens surtout avec qui j'ai partagé une période de bons et merveilleux souvenirs à l'Association Asirem désormais absente.

ce message m'est parvenu d'un ami et m'a fait repenser à cette période de rennaissance de l'amazighité dans la région de tafilalet.

voici le message:

cher arehal azull;

les années sont tellement loins suite au temps qui passe, mais , par moment , des souvenirs jaillissent pour ravivier ma mémoire , et je pensais aux militants sans frontière d'Assirem, tous ces adhérents ivres de cette conscience fraichement prise qui puisait dans les eaux vives de l'amazighité. Tes écrits vifs et tes messages bien ciblés me font penser aux discussions nocturne au sein du cercle des militants en herbe que nous étions, bouba, anaruz,amghar,l'hou,arehal,amdyaz et les autres. Aujourd'hui chacun a pris son propre sentier , que reste-il de cette flamme assiremienne? et tes articles ont-ils trouvé le bon entendeur?

Rachid Amedyaz

vendredi, août 11, 2006

Plusieurs semaines déja

Ca fait déja plusieurs semaines que la région de Merzouga a été victime de pluies torentielles et des innodations du jamais vu depuis plus d'un demi siecle et encore des maisons en ruines et des habitants encore dans des tentes de fortune.

je n'avais pas imaginé cette situation, les images que j'ai vu avant étaient moins parlante que ma visite sur le site à hassi Labiad et à Merzouga.

le climat est encore eléctrique, les victimes n'ont que des insultes et des prières pour désigner ce qu'ils ont vécu et ce qu'ils vivent actuellement.

hier seulement, en allant pour assister au festival des granoua de Khamlia, j'ai passé par des paysage de l'age glacière. encore les impacts du déluge sont encore présente sur toute la route qui relie Merzouga à Khamlia ou se tient le Agdud n Ismkhan. les images ne laissent plus personne neutre.

à voir ces résultats et le rien fait depuis déja plusieurs semaines et à comparer par les réactions des gens au sujet de la guerre isarélo-libanaise et Israelo-palestinnienne, je me sent encore plus mal dans ma peau de marocain. les gens ont du coeur pour solidariser avec les palestinniens mais aucun mots sur des gens qui s'hébergent dans des tentes de fortune de couleur Jaune comme le sable qui les entourent sous une température dépassant les 45°c à l'ombre.

la schézophrénie de mes concitoyens me laisse perplexe. si c'est légitime d'avoir des sentiments de soliarité avec les autres peuples alors que diront nous de solidariser avec les notres qui vivent dans l'enfer depuis le début de l'été.

un dernier mot: sauver cette région devient vraiment une nécessité.

mardi, juillet 18, 2006

Cendres des Etoiles

Cendres des Etoiles ou Ighd en Itran
Afulay


Aprés son premier roman, Imula n tmektit, le romancier et poete Afulay vient de sortir aux éditions Grafika-s en France son premier recueil de poeme. le titre choisi pour ce receuil est "ighed n Itran" ou cendres des étoiles.
ce receuil comporte 28 tamedyazt (poèmes) de Afulay traduites en français par lui méme en collaboration avec Rger Dextre et Moussa Harim.

jeudi, juillet 13, 2006

surtout les enfants

Surtout les enfant:
"Je m'en excuse auprès des enfants et des personnes qui ont regardé cela, a déclaré le meneur de jeu français. Bien sûr que ce n'est pas un geste à faire. Je tiens à le dire haut et fort parce que cela a été vu par deux ou trois milliards de téléspectateurs et des millions et des millions d'enfants qui ont regardé cela."
Le monde.

mardi, juillet 04, 2006

Le MAROC Entre les visions divines de 2006 et les élections de 2007

Le MAROC

Entre les visions divines de 2006 et les élections de 2007

Moha Arehal

In "Le Monde Amazigh"

Juillet/Août 2006

Le Maroc du Cheikh et sa progéniture

En 2005, les disciples du cheikh Abdesslam Yassine ont inondé la presse et les forums Internet par les rêves de leur maître concernant le fameux changement qui se produirait selon ces visions nocturnes en 2006. comme le Maroc n’a pas eu l’occasion d’organiser la coupe du monde 2010 et l’équipe nationale n’a pas pu se qualifier à la coupe du monde 2006 en Allemagne, deux évènement qui pourraient dans le temps faire le bonheur de cette nation, alors le cheikh à vu dans ses rêves que c’est à travers lui que la révolution du bonheur se produira en 2006.

Le Maroc des rêves et des visions du sophiste évincé de la Zaouia Boutchichia est un peu comme le Maroc d’avant l’arrivée de la modernisation et de la démocratie relative. Le cheikh a vu- les cieux nous préservent- que le Maroc en 2006 connaîtra un changement radical du régime. Cette année verra la naissance de l’Etat tant rêvé par les adeptes d’Al Adl Wa Al Ihssan, un Etat similaire à celui constitué par les musulmans sur les ruines des autres civilisations partout ou ils sont arrivés ou à celui en fonction en Iran ou au Soudan. Ce type d’Etat basé sur la torture idéologique et la pensée unique d’un courant qui n’a jamais fait l’unanimité même sur la propre terre de l’islam.

Ces expériences ont montré leurs limites face aux modèles développés par l’humanité au cours de son histoire. Elles ont montré que la religion ne peut, à elle seule, être le fondement d’un Etat. L’exemple donné à chaque fois par les islamistes est l’Etat constitué sous les sultans dits les Kholafa. Cependant une lecture des écrits des historiens, à leur tête Ben Kheldoun et dernièrement les écrivains anonymes sur Internet, démontre que même pendant cette période l’Etat Islamiste, plutôt islamique, n’a pas donné de résultats convaincants. Les preuves sont tangibles et ne laissent aucune doute pour le lecteur assidu. En effet, les différents qu’à connus cette période entre ces « démocrates » de la première ère islamique montrent à quel point ils étaient méfiants les uns des autres.

Le Maroc des faux modérés

Un autre Maroc, aussi différent que le premier, est promis en 2007 par le sondage américain sur les intentions de vote des marocains réalisé par une société de sondage américain sur un échantillon dit aléatoire. Cet échantillon a fait la une des journaux pour la simple raison que la parti donné gagnant des élections de 2007 était le Parti de la Justice et du Développement. Ce parti enfanté dans les laboratoires du régime au temps du feu Hassan II. Les chefs du parti, heureux de ce résultat venimeux offert par le bureau de sondage américain ont fait les mains et les pieds pour apaiser les pouvoirs publics et les électeurs sur le fait que leurs intentions ne vont pas jusqu’à l’occupation de tout le parlement et ils vont laisser un peu de place pour les autres formations politiques. Dans une interview donnée par le chef du parti islamiste le PJD à un journal de la place, ce dernier a usé de toutes les méthodes de négoces pour faire avaler au public que son parti est démocrate et saura comment jouer à la démocratie.

Cependant, les écrits et les interventions au niveau des médias des leaders du parti sur plusieurs sujets démontrent le caractère bicéphale de ce parti. Quand il s’agit de donner des déclarations politiques, les islamistes se montrent comme les plus démocrates du monde, et quand il s’agit d’une question de société, alors là c’est les percepts de la religion selon un courant des plus obscurantistes que l’Islam ait connu durant son histoire.

Ce caractère se concrétise à chaque fois qu’un courant de société qui défends un autre modèle d’un Maroc différent. Les cas ne manquent pas, le premier concerne l’intervention de chef d’un parti amazigh concernant la présence de l’Islam au Maroc sur une chaîne de télévision qui, heureusement pour lui nous nous sommes pas en Egypte, n’a pas été poursuivi pour atteinte à l’Islam, a été insulté par beaucoup en particulier les adeptes du parti PJD pour avoir oser dire son opinion basée sur son propre analyse historique. Le deuxième exemple concerne tout le mouvement amazigh qui à travers ses revendications demande un amendement de la constitution pour intégrer des principes humanistes et universels comme le régionalisme et la laïcité. D’autre cas plus graves concernent les attaques verbales de l’un des députés de ce parti contre la journaliste de la télévision 2M au sein même du parlement, les propos inhumains lors de la catastrophe du Tsunami en Asie du Sud, le plan d’intégration de la femme dans le développement. Etc,.

Le vote pour ce parti par 47% des électeurs en 2007 serait vraiment une erreur fatale pour le futur de notre pays qui cherche à sortir du sous développement et de la pauvreté. Le contrôle du parlement par ce parti serait le pire du mal que le Maroc aurait à subir après tant d’années de construction démocratique. Pour éviter ce massacre, toutes les forces vives du pays sont appelées à former un seul front face à toute tentative de monopoliser le parlement par des députés qui veulent faire régresser notre pays après tant d’étapes franchies dans le processus de démocratisation et de développement.

A bon entendeur.