lundi, décembre 17, 2007

mercredi, octobre 03, 2007

les Touareg reprénent la parole

Non, c'est pas une anecdote, c'est la vérité toute crue, les nomades reprennent la parole pour recycler les horizons. ne sont il pas les connaisseurs des horizons du lever au coucher sur 360°! Comme, ils l'ont fais depuis l'aube du temps, ils pensent encore à ce 21ème siècle. Ce siècle qui ne ressemble à aucun siècle est plus connu pour ses spectacles et assises de la poésie sans spectateurs, sans dégustateurs.

les touaregs se sont rencontré à Agadez du 23 au 25 novembre 2006 pour des "Rencontres Furigraphiques du Portique Nomade". 27 poèmes enregistrés lors de cet évènement magique sont alors rassemblées dans un CD audio.

Ce CD ne contient pas seulement les paroles, mais encore des calligraphies de Hawad qui ont rendu la pochette et le livret de ce CD encore plus attractif et plus mystique. Bravo a HAWAD, le représentant du Nomadisme à l'international et à Hélène qui s'est donnée comme elle l'a toujours fais pour nous faire comprendre les belles paroles du désert touareg par des traductions en français aussi profondes que les originales en Tamachaqt.

ci-après un exemple tiré du Livret du CD
le poeme: L'année dernière j'habitais un pays....



ce petit billet ne finira guère sans présenter mes remerciements à toute l'équipe qui a réalisé ce travail pour la survie du patrimoine nomade.

un grand merci pour ce cadeau inégalé.
tanemirt i afulay le nomade.

mercredi, septembre 26, 2007

Idbelqacem: le fondateur

Alors pour les gens qui ne le savent pas encore, le fondateur du mouvement culturel amazigh au Maroc c'est bel et bien Hassan Id Belqacem.

A ma connaissance, Hassan Id Belqacem, le patron de l'Organisation Tamaynut n'a intégré le Mouvement que très tardivement via l'AMREC qui existait déja depuis 1967 elle même très récente par rapport à l'AMREC créée au début des années 60 par Chafik, Feu Azaykou et autre.

Hassan quitte en 1978 l'Amrec pour créer l'ANCAP qui deviendra au début des années 1990 TAMAYNUT. donc Hassan est loin de se considérer comme le fondateur du mouvement amazigh. plus encore, personne ne peut se prétendre à l'être. le fondateur c'est les Imazighen depuis l'aube du temps.

la question est: est ce que c'est DDA HASSAN qui a donné cette information aux responsables de "Al Jazeera"? ou c'est une pure création de cette chaîne qui ne fait que de la création fictive. la preuve:

http://www.dailymotion.com/video/x1fv73_arabisation-et-genocide-culturel_news


l'image:

lundi, septembre 17, 2007

BLOGART from Bouba


le Blogomanie est une maladie qui a affecté le monde il y a klk annés mais que l'art se conjugue en blogomania ça ne peut être que l'oeuvre de Bouba.
Ayouz nek a mokee

mercredi, septembre 12, 2007

MASSIN chez AIcha et Brahim

emmmm,

C'est extraordinaire la vie,

Le dernier jour de mon séjour dans mon desert a été le premier jour pour le petit poussin Massin, qui a vu le jour ce même jour. Félécitation pour ma petite Aicha et à son mari Brahim. Que Massin leur apporte consolation et bonne compagnie dans leur exile en mission d'éduquer des enfants du monde rural dans les montagnes du Rif.

Longue vie à Massin, bon rétablissement à sa maman et un nouveau genre de militantisme pour Brahim.

bcp de bonheur pour la petite familia de Brahim et Aicha en compagnie de MASSIN


appréciez ce visage angélique, c'est super beau.


samedi, septembre 08, 2007

aza iceqqan


et la chanson continue..........

lundi, août 20, 2007

Traces de meharis

lundi, août 06, 2007

Encore une fois: Nichane et TelQuel dans le colimateur

Depuis déja klk mois, l'hebdo marocanophone "Nichane" a été interdit et deux de ses journalistes poursuivis et comdamné à 3 ans d'emprisonement avec sursis. nous voila en fin de l'année journalistique, le même journal avec son jumeau Telquel sont saisis par les autorités le premier par le premier ministre et le second par le ministre de l'intérieur. bizard cette répartition de roles. le crime cette fois ci, c'est le manquement du respect envers le souverain.

Le directeur des deux publications a été entendu hier par les autorités pour s'expliquer au sujet des articles parus dans cette édition de fin de saison. en fait deux dossiers ont été incriminé dans Nichane et Telquel, le premier relatif a une analyse faite par Benchemsi relative au discours du throne et le second concerne le sexe dans l'islam.

Cette affaire parvient alors que l'affaire du journal "Al Watan Alan" est encore entre les mains de la justice, pour une raison aussi inffondée qu'injuste.

Ces décisions qui nous font revenir en arrière plusieurs dézaines d'années ne font que nuir à l'image du royaume qui se veut un exemple à suivre au niveau des pays d'Afrique du Nord et tiers monde.

Sans liberté de la presse et de l'expression ainsi que la liberté de pensée et d'accés à l'information le Maroc ne peut prétendre à une entrée dans le club des pays démorates.

A bon entendeur

Dépeche de Yahoo:

AFP - Samedi 4 août, 23h33

RABAT (AFP) - Le gouvernement marocain a ordonné samedi la saisie des deux hebdomadaires Nichane et TelQuel (indépendants) dirigés par le même journaliste Ahmed Benchemsi pour "manquement au respect dû au roi", a-t-on indiqué de source officielle à Rabat.

l'hebdomadaire arabophone Nichane pour manquement au respect dû au roi et pour "des expressions contraires à la morale".

Dans la soirée, le ministère de l'Intérieur a de son côté ordonné la saisie de l'hebdomadaire francophone TelQuel invoquant comme seule cause de la saisie le non respect du roi.

L'hebdomadaire arabophone Nichane a été saisi pour "avoir publié en outre des articles mettant en cause le Prophète et portant atteinte à la moralité publique et aux bonne moeurs", selon l'agence Map.

Dans son dernier numéro de samedi, Nichane a critiqué des propos du roi Mohammed VI concernant la monarchie marocaine et les élections législatives du 7 septembre 2007, dans son discours du trône prononcé le 30 juillet.

Nichane a publié dans le même numéro un dossier intitulé "Le sexe dans la culture islamique", illustré de tableaux de peinture et accompagné de citations d'anciens poètes et auteurs arabo-musulmans sur la sexualité.

"Il a été décidé de saisir le numéro 113-114 de l'hebdomadaire Nichane qui a publié un éditorial et des articles comprenant des expressions contraires à la morale, qui heurtent les sentiments des musulmans et constituent, en plus, un manquement au respect dû à sa majesté le roi", avait indiqué dans l'après-midi le communiqué du Premier ministre.

Contacté par l'AFP, le directeur de Nichane et de TelQuel, Ahmed Benchemsi a indiqué qu'il allait être interrogé par la police qui l'a convoqué.

"Le gouvernement tiendra à ce que la justice dise son mot (...) dans le respect total de son indépendance", ajoute le communiqué du Premier ministre sans préciser si des poursuites judiciaires allaient être engagées.

L'interrogatoire de M. Benchemsi "doit porter sur des articles mettant en cause le prophète et portant atteinte à la moralité publique et aux bonnes moeurs", a par la suite indiqué Map, citant "des sources proches de l'enquête".

Ahmed Benchemsi a été convoqué par la police judiciaire de Casablanca "sur instructions du parquet", selon ces mêmes sources.

Le Premier ministre a dénoncé dans son communiqué des "dérapages (de Nichane) qui sont contraires aux lois, à la moralisation de la vie publique, à la restructuration du paysage médiatique escomptée en général et de la presse écrite en particulier".

En janvier 2007, deux journalistes de Nichane avaient été condamnés à trois ans de prison avec sursis et une amende de 80.000 dirhams (7.220 euros) pour avoir publié un dossier intitulé "Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique". Ils avaient été condamnés pour "diffamation envers l'islam et la monarchie".

mardi, juillet 31, 2007

La vallée de Ilmgert, un paradis perdu

Le we dernier, étant prolongé par le jour férié du lundi 30/07/07, j'ai pu découvrir une vallée trés superbe ou habite une population tant aimable et acceuilleuse. c'est la région qui a donné naissance à mon ami-frère Afulay. malgrè le manque d'eau apparant, les population ne manquent pas de prendre soin de leur verger variable comprenant des olivier, des amendier et quelques figuier. les construction ne diffèrent pas bcp de celle du grand Atlas, batis en pièrres et en pisé. la vallée est bien protégée par les montagnes de l'anti atlas, sur chaque crête se dresse majustuesement un Agadir ou une tagadirt. ces constructions ont une multitude de fonction. elles sont soit utilisées comme greniers pour les populations ou des tours de garde contre des éventuelles attaques contre la vallée.
mon petit séjour dans cette région paradisaique a été plus agrémenté par le mariage de mon ami Baha qui vient d'être enfermé dans la cage d'or. c'est la premieère fois que j'assiste à un marriage au gout de la belle tradition avec à la fin le dimanche soir un spectacle du jamais vu dans mon cas. une troupe venue de Tagmout située à klk km du village. avec une tenue traditionnelle, la troupe a joué des morceau trop beaux, avec des dances majustueuse. la soirée a été cloturé par un Ahwach version féminine trés bien orkestré par les filles du village de Ilmgert.
merci afulay pour ton invitation et merci pour toute la population du village Ilmgert.

klk photo de la région:
AHwach Panorama de Ilmgert

mercredi, juillet 25, 2007

La presse une nème fois

Après tous les malheurs que la presse indépendante a vecu depuis l'avénement du soit disant gouvernement de l'alternance avec l'interdiction injustifiée de trois journaux indépendants qui ont pris la place de l'opposition au Maroc, le corps de la presse n'a pas cessé de recevoir des coups les uns après les autres. en cette année seulement les coups ont été trés durs: des amendes astronomiques, des poursuites sans fins et même des arrestations. la dernière en date concerne un journal hebdomadaire dérigé par M. Ariri c'est "al watan al an" (la partie aujourd'hui) qui a succédé à "Al Bidaoui" (le Casablancais). l'histoire est que cet hebdo a publié des documents à vrai dir des courrier et circulaires de l'armée. ces documents, selon le procureur ont un caratère secret et ne peuvent être divulgué au grand public. sauf que quand j'ai lu le contenu des documents publiés par le journal "al watan al an" je n'ai pas trouvé klk chose de secret. toutes les informations dévulguées ont été avancées par le Ministre de l'Interieur dans une conférence de presse antérieure. cette conférence a été suivie par une réunion avec les hommes d'affaires du Maroc. les deux évenements ont été couvertes par la télévision marocaine et tous les amateurs de l'infos ont été au courant des préparatifs des services de sécurité marocains à lever le degré de sécurité au Rouge étant les menaces qui pesent sur notre pays de la part des groupuscules terroristes d'El Qaida en Afrique du Nord.
Heureusement, M; Arriri a été libéré et poursuivis en liberté provisoire, le journaliste Hormat Allah reste emprisonné jusqu'à nouvel ordre du procurreur.

le Maroc ne peut prétendre à un développement sain sans un développement de la liberté d'expression et une liberté de la presse avec une liberté d'accés à l'information.

A bon entendeur

mardi, juin 12, 2007

SIFAW, Interdit au Sud Est

SIFAW interdit à Beni Tedjit


Après Amazigh à Goulmima, qui a eu gain de cause et a eu droit à porter son prénom de Amazigh, les autorités de l'Etat Civil n'ont pas compris le message, ils viennent d'interdir une autre fois un prénom amazigh à un nouveau né dans la commune de Béni Tedjit. Sifaw est le fils de notre camarade Moha Azouzou.

Mobilisons nous pour la libération du prénom amazigh SIFAW en hommage à SIFAW assassiné par le régime lybien.

POUR RESTAURER NOTRE DROIT A DONNER NOS PRENOMS A NOS ENFANTS

ASSEZ DE MEPRIS ENVERS LES IMAZIGHEN
ASSEZ DE MARGINALISATION ENVERS LE SUD EST

jeudi, mai 17, 2007

T'es Amazigh, Chante Arabe ou Fiche le Camp

Après Mammer Qadhafi, le gouvernement marocain déclare la guerre aux Imazighen

Jettou premier ministre marocain

Après le massacre des étudiants Amazighs dans les universités marocaines, c’est le tour des chanteurs Amazighs. « Je te félicite de la qualité de ta voix, Mais on n’acceptera pas ta chanson au concours Studio 2M, car c’est en Amazigh » c’est la phrase que reçoit un jeune chanteur Amazigh Abderrahman après avoir fini sa chanson devant le Jury. Il ne l'a pas reçu de la bouche de Hitler Nazi en Allemagne mais de belle et bien dans son pays et dans sa propre ville Agadir de la part du dénommé Lhaj Younes un membre du Jury du programme Studio 2M fait par la chaîne de télévision marocaine 2M financée par l’argent des Amazighs. Mais ici le dénommé ne parle pas en son nom mais au nom d’une chaîne gouvernementale c'est tres grave. Le premier ministre marocain ne doit t-il pas présenter des excuses au peuple marocain Amazigh, que son gouvernement avait déclaré que les Amazighs représentent 70% de la population dans le bulletin électronique officiel maroc.ma.

C’était à Agadir, devant un jury, pour choisir les meilleurs jeunes chanteurs marocains, plusieurs candidats ont été empêché de participer en chanson amazigh, entre autre Abderrahman ELJOUSALI de Awrir a été exclu depuis le premier tour parce qu'il chante en amazigh, Abderrahman a chanté devant le jury panarabiste. Lhaj Younes, un membre du jury, a félicité Abderrahman de la qualité de ça voix, en disant qu'il ne peut pas accepter la chanson amazigh...

Comment un jeune qui entend cette phrase de la bouche d’un Nazi se comportera t-il ? N’aurons nous honte de dire que les Amazighs sont des citoyens marocains?
Si c’était le général Lyautey qui a appris cette décision, il fait sa fonction de colon au Maroc, mais la chaîne 2M se considère t-elle une chaîne du colonialiste porte parole du gouvernement marocain? Si c’est le cas, les Amazighs, le peuple connu dans l’histoire par les révoltes, ne sont ils pas dans l’obligation nationale et identitaire de combattre avec tous les moyens cette chaîne raciste et l’école qui l’a crée. Comme leurs parents ont combattu avec ferveur les colons Français et Espagnoles, pour éviter à leurs parents de tourner dans leurs tombes.

Les jeunes chanteurs Amazighs, qui ont participé a ce concours, réprimés, offensés, stigmatisés, choqués, ont organisé un sit-in devant la place des compétitions de Studio 2M à Agadir, avant d’être déspercé par la police marocaine. Ils ont scandé des slogans contre 2M (2M chaîne raciste, Studio 2M studio n tillas, Swa ghassa swa azkka tamazight tella tella...),

Ceci arrive au bon moment, au moment où les Amazighs se sont massacrés par les panarabistes soutenu par le makhzen dans les universités marocaines à Agadir, Marrakech, Mekhnès, Casablanca et Imtghren (Errachidia). Cela veut dire que le gouvernement marocain est enfin clair avec les Amazighs. Il est déterminé a suivre sa mission de les combattre dans tous les domaines, pas uniquement dans les manuels d’histoire, les institutions, les hôpitaux, les écoles, les états civils, les médias mais aussi dans la chanson. Et c’est la dernière chose qui leur reste, aujourd’hui leur dignité est violé.

mardi, mai 08, 2007

Deux bonnes nouvelles




Aprés tant de retard, je m'excuse. en fait, ce n'est pas du tout facile de vivre sa vie professionnelle intense le mois dernier et penser à alimenter le blog ou écrire des articles dans la presse. sauf que ce mois de Mai semble être peu aéré. alors je comence aujourd'hui par partager deux bonne nouvelles qui m'ont arrivé cette semaine.

la première en relation avec Aziz Le journaliste SA3iQA qui vient de décrocher un bon poste dans un journal de la place à apparaitre prochainement dans les kiosques marocains, il s'agit en fait du journal proche du parti PJD, au nom de "l'opinion marocaine" à vous de traduire.

la deuxième nouvelle en relation avec Mokee, ou Azegzaw pour
les avertis qui vient de
décrocher son MASTER en études internationales à Vemont aux USA.

Même si j'ai un peu de regret pour la perte d'une plume aussi competente au niveau du journal "le Monde Amazigh" je souhaite une Bonne chance et bonne continuation à mes deux chere frère en leur souhaitant bonne réussite.

mardi, mars 13, 2007

Hawad, l'Heritier du Nomadisme


Le 23 février passé, j'avais l'occasion unique et tant espèrée de passer des moments innoubliables avec Hawad et Helène dans un lieu calme ou nous avons échangé bcp de choses, en particulier sur le nomadisme et sur les Ait Atta du desert dont Hawad est fièr d'en déscendre et dont je fais partie. la discussion a porté aussi sur les langues matérnelles et sur l'IRCAM ainsi que sur Tamazight et Imazighen. cette rencontre ne pouvait avoir lieu sans le concours d'un autre nomade et aussi poéte comme Hawad, ce nomade n'est d'autre que mon ami Afulay, alors Merci Afulay d'avoir organisé la rencontre et merci aux deux Hawad pour tous ce qu'ils font pour les touaregs, les nomades et Imazighen.

Quelques textes sur Hawad et son oeuvre:

HAWAD, UN POÈTE TOUAREG

seg http://membres.lycos.fr/crcrosnier/articles/hawad-braises.htm

Un poète touareg, Hawad, a relevé le défi de publier un recueil de poèmes en édition bilingue, français et touareg, défi d’autant plus étonnant lorsque l’on sait que le touareg est surtout une langue orale et que l’écrit consiste essentiellement à tracer des signes dans le sable ; c’est d’ailleurs le seul recueil actuellement publié en langue touareg.

Ce livre s’intitule « Buveurs de braises », long poème en douze chants, accompagné de calligraphies tifinagh (écriture des touaregs) originales de Hawad.

J’ai découvert ce poète en écoutant une émission sur France-Culture, « Poésie sur paroles », le 9 mars 1996 à 19 h 30. Ce fut pour moi, un choc émotionnel profond que d’écouter ce cri des entrailles provenant d’une autre culture mêlée à un instinct de conservation porté à l’extrême, s’acharnant à conserver sa propre identité et j’ai alors ressenti pourquoi Hawad avait appelé son recueil « Buveurs de braises ». En effet, la violence est un feu auquel tout touareg se brûle pour essayer de défendre son territoire et son nomadisme si mal accepté car difficile à contrôler par un pays. Il reste les cendres, le résidu et comme Hawad nous le dit :

« Ô assoiffés
nous avons bu les braises ».

Le peuple touareg est un peuple guerrier et Hawad nous parle des « chars du Sahel », de « la rafale d’une mitraillette » ; c’est aussi un peuple meurtri dans sa chair :

« je porte le deuil et la résistance
Mon visage est la métamorphose
de toutes les défaites de l’histoire
en revanches de l’aube
sur le crépuscule ».

Le poète élargit alors les revendications de son peuple à celles de tous les peuples bafoués de monde entier :

« Afrique et Amérique Latine
en plein poumon sont piétinées
âmes flétries ».

La poésie de Hawad est un cri qui prolonge l’âme de ces nomades déchirés entre modernité et tradition. Le poète emploie le « nous » pour insister sur le fait qu’il ne fait qu’un avec la lutte de son peuple.

Pour Hawad, la modernité signifie la société de consommation donc de destruction de l’être. Face à elle, la poésie est une arme, une force qui peut devenir violence même si cette violence des mots est porteuse d’une paix en elle-même. Tout touareg fait des poèmes :

« Ils nous ont volé les larmes,
Ils ne nous voleront pas la poésie. »

La rébellion des touaregs continue au Niger mais la sécheresse décime les troupeaux. Beaucoup préfèrent la facilité de la sédentarisation et Hawad n’est pas tendre avec ceux qui ont suivi ce chemin. Il crache son amertume sur eux et sur ceux qui ont voulu nationaliser le peuple touareg :

« En 1917 la France nous a châtrés
puis le Niger nous a jetés
dans un marécage de gale
le Mali nous a tannés de poux
la Libye nous a empâtés la langue
l’Algérie nous a mis le licou ».

Tour à tour, il cite la France, le Niger, le Mali, la Libye, l’Algérie, ... Chacun a voulu enfermé ce peuple, le soumettre mais c’est un peuple qui revendique le droit d’être nomade et possède une vie qui ne se soumet pas :

« O touareg
Ou bien l’orgueil
d’une vie fière
une vie qui ne soumet
pas même la dignité de l’ennemi
la mort
Ou alors l’effacement
jusqu’au résidu de notre semence
cette goutte de sueur
qui déjà se confond
avec le gravier
pavant la voie
de l’infini nomade ».

Il y a une opposition entre la force de la violence verbale qui témoigne de la lutte d’Hawad pour préserver l’identité des touaregs et la douceur, la profondeur et la pureté qui, par moments, jaillit de ses poèmes :

« Nous sommes le miroir du futur
Où est l’éclair
qui veut connaître
le visage du crépuscule
fondu dans son aube ? »

« Nous sommes la mémoire et le rêve »
« Nous sommes la branche et la racine
du temps »

« Et nous savons
faire oublier à l’homme
le chagrin de ses perles ».

Cette opposition entre violence et douceur n’est qu’apparente car comme un guerrier, Hawad a besoin de se ressourcer dans le silence, la poésie pour y puiser sa force. Il veut nous émouvoir, nous provoquer par des images neuves entre ciel et terre :

« La terre et les cieux sont nuée
de larmes et de mugissements »

« Et nous savons
veiller sur le compagnon vent
quand il s’épuise et brise ses ailes
et apprendre à l’étoile
à rire quand elle s’aveugle ».

Le vent est le seul allié car il efface les traces du passage des nomades là où l’eau est dépendance et où les pluies peuvent être lieu d’embuscade si elles ne sont pas empoisonnées. Pourtant l’eau, c’est la vie et encore plus dans le désert mais le touareg apprend à supporter les manques ce qui fait sa fierté, son orgueil :

« Avec tout ce qui s’est effondré sur nous,
même s’il s’agit du ciel,
avec le fardeau,
nous marcherons ».

Hawad vit depuis 1995 en France. Il nous dit qu’il y a ici des gens plus touaregs que les touaregs (les SDF, les victimes de l’exclusion, de la consommation, tous les délaissés).

La poésie d’Hawad est un cri de guerre contre l’injustice envers son peuple et par extension, envers tout être bafoué :

« Et le front de la nuit
que nous avons blanchi
en veillant sur la pierre
de la résistance ?

Comme nos frères fils d’Israël
au temps de leur grand exil
je bois la conscience nocturne de l’encre
et m’enivre de la raison de l’alphabet ».

La litanie revient, incessante, lancinante, obsédante. Le touareg veut être l’homme du passé dont les origines remontent à plus de deux mille ans mais aussi celui du futur :

« Nous sommes les rivets de la mémoire
dans les tempes de l’aube
et les traits de feu
posés entre les racines
et les envolées de l’absolu ».

Son cri devient lamentation :

« Mon visage est grimé
de lames d’étincelles »

« Car nous sommes
cette pierre tombale
du temps et du vent ».

Hawad a faim d’absolu, d’une faim jamais rassasiée :

« d’une faim d’étoiles
que j’avalerai
dans la poussière de la marche »,

faim d’absolu et soif d’espace, de liberté :

« Écartez-vous, écartez-vous
laissez-nous encore
la bride de l’épuise-vent
Pour l’homme des carrefours
et de l’embouchure des rêves
nul besoin d’un mensonge
crue de larme
bridée par la pitié ».

Comme Icare, au risque de se brûler les ailes au feu de la braise, il veut s’envoler dans le désert des grands espaces :

« Hommes
rêvez
de tous les larges du désert
où nous sommes libres
un seul peuple fier
jalousant les étoiles ».

Il se fait messager pour conserver l’identité de son peuple. Il ne veut pas que les touaregs deviennent un objet de curiosité malsaine et humiliante :

« Hé Touaregs
fruits exotiques pour les média
et les quincailleries touristiques
made in Paris-Dakar
singes toutes directions ».

Il secoue la léthargie des touaregs prêts à oublier leurs origines, par un leitmotiv de questionnements :

« N’avons-nous pas existé ?
Nous étions peuple de javelots »

« N’avons-nous pas vécu ?
Nous étions les palmes
des aurores et des routes
psalmodiant les voix
des tendons et des racines
en fouets enveloppant
la colombe des rêves
au fond des girons
de la flamme et de l’amour »

et il affirme :

« Et Toi
l’autre rive
Pégase aux ailes
de chardons et de braises »

pour finir avec :

« nous avons nourri les braises
Échardes
nous avons remonté la douleur
jusqu’aux fibres du nerf
Et fiel aigre
nous délions les vertiges
et la panse des météorites ».

Comme Pégase, Hawad part vers un désert ailé qui a banni les frontières.

Catherine RÉAULT-CROSNIER

19.09.1997

Bibliographie :

HAWAD, « Buveurs de braises, Ed. MEET, 1995.
Émission « Poésie sur paroles » de Jean-Baptiste PARAT, le 09.03.1996.
Émission de télévision sur les touaregs sur Monte Carlo en avril 1997.

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Hawad, la pensée nomade

seg http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=549

De l’intérêt de présenter Hawad... Le peuple touareg a toujours exercé une sorte de fascination sur les sociétés européennes et sur la nôtre en particulier. A l’heure où il n’apparaît à l’écran que pour meubler des heures d’antenne inoccupées par les aléas d’une course assourdissante et meurtrière qui a l’insolence de vouloir commémorer le souvenir de leur grandeur passée, il est bon de rappeler qu’il s’agit avant tout d’un peuple et d’une culture en perdition dont Hawad est un des porte-paroles. Poète, romancier, auteur de pièces de théâtre et de récits ( qu’il appelle ses " veillées" ), Hawad est aussi calligraphe, et ses oeuvres ont été exposées en Europe, en Amérique et en Afrique. Chantant la résistante et la révolte, il nous transmet une vision du monde propre à sa culture et affirme l’identité touarègue ainsi que le droit à une autre façon de vivre.


Hawad est né en 1950 dans une famille nomade au nord d’Agadez, dans un campement de la tribu Ikaskazen, appartenant à l’ensemble de la confédération des Kel Aïr (l’Aïr est un massif montagneux situé au Nord-Ouest de l’état actuel du Niger). Sa mère et sa tante l’élèveront selon la tradition touarègue qu’il distingue scrupuleusement de l’éducation islamique pour laquelle il nourrira une haine farouche durant toute son enfance. Il définit l’éducation touarègue non seulement comme l’apprentissage de la vie dans le désert, de la transhumance, de la connaissance et de la classification des espèces (végétales et animales), mais aussi comme l’apprentissage d’une culture transmise par des cycles de contes très élaborés -cinq cycles au total, dont le dernier cheville l’ensemble.

Il apprend la maîtrise de la parole en accompagnant son grand-père aux assemblées politiques (appelées "asagawar") et participe avec sa mère et son oncle maternel aux "ahal", ces veillées qui sont autant d’écoles au théâtre, à la philosophie et à la poésie (joutes poétiques, éducation à l’amour courtois comme cela se fait encore en Occitanie).

La pensée nomade

Hawad définit la culture nomade dont il est l’héritier ainsi : "Pour le nomade, la pensée n’existe qu’en marchant ou en chantant ; et tout ce qui est nomade doit être soit chanté, soit marché pour être vraiment tel".

Cette pensée repose donc sur des supports mobiles - l’espace, le corps, l’architecture (1) - et s’oppose aux pensées rigides en cela qu’elle a besoin du mouvement pour se définir. Ainsi, comme on va le voir, c’est bien par le nomadisme que s’exprime le propre de la pensée touarègue.

Dans les campements, au cours des veillées, la nuit se passe à décrire des objets ou des animaux ; par exemple une gazelle ou une chamelle. Chacun se lance dans un exposé, si bien qu’à la fin, on a l’impression que les mots ont été épuisés.

L’objet décrit est de ce fait mis en mouvement, passe de bouche en bouche, chaque orateur s’efforçant de lui apporter sa touche d’esthétisme. Envisagé sous des angles multiples, l’objet se retrouve alors projeté dans des espaces variés qui feront surgir le contraste souhaité par l’orateur. Ainsi, à partir de l’esthétisme de l’objet, on dépasse la beauté de sa forme pour entrer dans le flou de sa matière, de son graphisme ou de l’espace, selon l’effet recherché. C’est là, au cours de cette phase où l’on épuise les mots et la pensée que s’instaure l’état de vision que recherchent les touaregs. Ceux-ci pensent en effet qu’il existe une autre philosophie que celle de la rigidité et ils conçoivent une pensée qui réside dans la tension du mouvement. On accède alors à un état sauvage de la matière ou de la forme, dans l’étape originelle où les choses existent dans une "existence de la non-existence". C’est-à-dire, par et pour elles-même,dans leur essence propre.

C’est seulement à partir de ce moment que les choses pourront être nommées pour ce qu’elles sont, puisqu’on parvient alors à les saisir sous leur véritable identité, loin de l’image dénaturée qu’impose l’usage social.

Au delà de la nomination, elles recouvreront leur véritable identité, étant donné que leur identité " d’usage " est fausse puisque attribuée par la société, (cf. les travaux de F. De Saussure qui a mis en évidence l’arbitraire du rapport " signifiants/signifiés ". Ce qui est recherché à travers ce procédé, c’est une autre vision, un autre regard, un regard qui ne soit plus influencé par notre éducation, par nos conceptions culturelles pour tenter de saisir l’ "être" de l’objet dans son état le plus pur. "Pour parvenir à ce stade, il faut des conversations qui durent des nuits, des mois, voire des années entières. Une conversation commence, s’arrête et est reprise le lendemain. La parole n’est qu’un fil qu’il faut chaque fois tisser, détisser et tresser" (2).

Un itinéraire nomade

Bouleversé par la mort de son grand-père, il quitte le campement à l’âge de sept ans et s’enfuit dans le désert avec quelques chameaux. Malgré son aversion pour l’Islam, il est recueilli par un groupe soufi où il retrouve son oncle paternel. Il découvre alors l’alphabet arabe, ce qui lui permet d’étudier la kabbale, la géomancie, le christianisme ainsi que les auteurs anciens grecs, arabes et hindouistes. C’est là aussi qu’il apprend la technique du chant qui préludera à son écriture. Cet enseignement se réalise sous l’égide d’un ancien esclave affranchi qui deviendra son maître spirituel.

A dix-sept ans, après avoir voyagé en Libye, en Tunisie et en Algérie, il décide de partir pour l’Egypte en se joignant aux caravanes tel un auto-stoppeur. Il devient alors une sorte de vagabond itinérant à la recherche de lui-même, se rendant là où il entend parler d’un maître susceptible d’enrichir ses connaissances. Il chemine ainsi jusqu’à Bagdad où il restera six mois.

De retour au campement en 1969, il trouve une situation catastrophique : la sécheresse s’est installée, la misère se développe et les touaregs ont été dépossédés de la gestion des pâturages et de l’eau ; ils ont perdu la maîtrise de leur espace écologique et géographique. Hawad s’enfuit alors à nouveau.

Cette fois, c’est vers l’Europe qu’il part vagabonder, rencontrant dans le mouvement hippy certaines affinités avec sa vie nomade. Il découvre aussi qu’en Europe, l’homme vit au service de la machine. Au bout de deux ans, il retourne dans l’Aïr où il étudie la transe et se livre à une interprétation de l’écriture et de la géométrie touarègue pendant sept ans.

Tifinar

Désirant rendre compte de la philosophie et de la cosmogonie touarègue, il s’aperçoit qu’il ne peut y parvenir par l’utilisation traditionnelle de l’alphabet touareg : le tifinar. Il existe plusieurs types de tifinar, mais les touaregs n’utilisent leur écriture que pour l’usage de choses que l’on " déchire " - ce sont ces petites tâches quotidiennes telles que les correspondances, les notes commerciales, (parfois, les messages galants...) qui ne sont pas appelées à s’inscrire dans le long terme. Au contraire, tout ce qui est essentiel à l’Histoire, la pensée, la médecine, le mode de vie se transmet oralement. La pensée s’exprimant par d’autres voies l’écriture conserve un caractère métaphorique et n’est utilisée que comme outil d’appoint. Le tifinar est pourtant le seul instrument de la société touarègue et Hawad se refuse à s’en défaire. Pour lui c’est un outil supplémentaire pour l’Afrique et il s’insurge contre le fait que l’on en dépossède les touaregs en les obligeant à utiliser l’alphabet latin ou arabe. "La pire des choses que l’on puisse faire à une société au moment où elle possède une écriture, c’est de la lui arracher pour lui en apprendre une autre. Je pense que c’est vraiment injustifiable et que c’est vraiment la violation des âmes des autres. Nous sommes en effet dans une culture nomade qui ne possède pas beaucoup d’objets, aussi prendre le tifinar aux touaregs, c’est leur prendre leur âme" proteste-t-il.

Hawad semble être le seul touareg à beaucoup écrire en tifinar (tous ses manuscrits sont d’abord rédigés dans l’alphabet tifinar). C’est, rappelons-le, une écriture marquée par son origine et son support initial : la pierre. En délaissant le burin pour la plume, Hawad transforme l’écriture et augmente sa rapidité d’exécution ; les lettres en viennent à se lier entre elles et l’écriture devient cursive. Par ailleurs, il rénove l’alphabet en proposant les graphies de quatre voyelles.

La calligraphie

Se heurtant à l’impuissance des outils linguistiques dont il dispose pour traduire sa pensée, il part alors à la recherche d’une autre forme de langage et d’écriture. Il cherche une expression où les mots peuvent avoir plusieurs sens et plusieurs portées, autrement dit, il vise une formule qui évoque plus qu’elle ne définit, ou tout au moins qui ne mutile pas les choses sous une étiquette. Pour lui, pallier l’insuffisance des mots, c’est réussir à les dépasser et parvenir à une sorte de litanie où l’on récite jusqu’à l’épuisement de la parole. C’est alors qu’on atteint la " Vraie " parole ; le mot, le vocable devient une brique pour construire une pensée éphémère : "chez les nomades, tout ce qui existe est éphémère et ne peut exister que dans l’espace qui sépare départ et arrivée".

En progressant ainsi, il trouve les moyens nécessaires à l’affermissement de son art : "l’écriture est pour moi une autre manière de nomadiser. La page est un espace comme le désert" indique-t-il. Mais le désert ne peut être rempli ; aussi c’est la trace, la rature qui constituera son point de départ. Le trait, c’est le mouvement ; il parvient alors à saisir le nomadisme éphémère du geste et du mouvement. Réussissant de la sorte à briser l’entrave du mot, le trait le conduira à la calligraphie. Selon lui, la meilleure calligraphieest celle du mirage : "le côté illusion qui ne se voit qu’avec l’angle de l’oeil ; l’esthétisme, la beauté, l’analogie ou le symbolisme n’ont plus cours". C’est l’état primitif où toutes les facultés de l’esprit ou du psychisme sont disponibles mais où les repères n’existent pas encore. C’est cet état où l’on pense en refusant une pensée qui nomme les choses, où l’esprit n’est pas dans son état normal. Cela s’apparente à la "wadjd" des soufis, cet état de fusion que l’on obtient par la litanie. De ce fait, en accèdant à cet état "non-nominatif", "non-référentiel", la calligraphie de Hawad brise résolument le carcan culturel et apparaît dans son " nomadisme ".

"Le piège à éviter dans la création - précise-t-il - c’est d’entrer dans la signification, dans la communication. Pour moi l’écriture est une recherche de moi-même. Écrire c’est comme marcher dans le désert, nomadiser dans l’espace, dans le cosmos. Quand je nomadise, je ne nomadise pas pour que les autres me comprennent, pour que les autres m’aiment. Non, je nomadise pour me retrouver moi-même". Il n’y a pas de soucis d’esthétisme dans le caractère ouvertement individualiste de ce qu’il trace ; pour lui,"calligraphie" n’a pas le sens grec de "belle écriture". "C’est comme quand tu jettes une pierre dans l’eau - ajoute-t-il. Ce n’est pas la pierre qui m’intéresse, ni l’eau, mais les ondes, les multiples ondes que la pierre projette". C’est ainsi qu’il impulse un rythme à son style qui impose au lecteur de se laisser porter par ces ondes qui se multiplient à l’infini. Pour ne rien perdre de l’impétuosité de son art, il faut accepter de ne plus s’arrêter sur le sens imposé par notre prisme culturel, se laisser aller à capter les choses sans les définir, à ne pas les "casser en les nommant". On échappe alors à notre besoin de tout étiqueter pour savourer l’émotion fugitive de notre rencontre avec l’oeuvre. L’imagination s’en trouve libérée. Il réussit cet enchantement sur le lecteur par l’alchimie du trait, intermédiaire entre l’infiniment grand et l’infiniment petit (ou l’inverse ), et même si ce qu’il cherche ne se trouve ni dans l’un ni dans l’autre. D’après lui, cela se positionnerait plutôt entre les deux, ou encore entre l’espace et le temps, illusions avec lesquelles il nous faut compter. Sa calligraphie est donc une pensée, une philosophie où ce qui importe est moins ce qu’on trouve que ce qu’elle peut évoquer ; elle apparaît "comme une trace sur le sable de l’infini du désert".

Le théâtre et la poésie

Plus tard, il s’aperçoit que le mot, le vocable, autrefois une entrave, peut se marier à la calligraphie. La poésie surgit alors : "C’est la voix derrière le trait ; elle n’est pas faite pour communiquer. La meilleure poésie pour moi, c’est celle du son ; je ne fais pas de différence entre un signe dans l’espace, dans l’air, dans le vent ou sur une brique. La vraie poésie, c’est le trait, le son " in-culte, le côté brut de la chose qui n’appartient à aucune culture". On observe de nouveau dans cette déclaration une volonté farouche à s’extraire de tout cadre, de toute étiquette, spécifique à la " pensée nomade ". Mais son inspiration littéraire ne s’arrêtera pas là ; se conjuguant à son patrimoine culturel, la poésie l’amène au théâtre : "ce que je fais, je ne sais pas si on peut l’appeler "théâtre".j’ai en effet plusieurs manuscrits qui sont du " théâtre " et de la poésie. C’est une poésie plutôt théâtrale, c’est un chant qui est incantatoire. Plusieurs personnes dialoguent et chantent en une sorte d’opéra (si le mot convient), plusieurs personnes chantent. Là, je m’inspire complètement de l’espace de la parole des veillées touarègues". On notera au passage que les "pièces de théâtre" composées par Hawad sont difficilement "étiquetables" et échappent encore aux lois du genre, puisque, comme il le dit lui-même, elles se positionnent entre le chant incantatoire et la poésie. Bien qu’il s’inspire souvent de la transe et de la guerre, thématique chère à sa culture nomade, il ne répugne pas à l’érotisme au sens physique.

La culture du métissage

Même si Hawad vit hors de l’espace touareg, sa culture vit en lui. Loin de circonscrire celle-ci à une aire géographique, il rappelle la dimension individuelle de toute culture : "Je ne peux accepter les frontières, les barrières. La culture dépasse les limites de l’Etat. La culture du Niger dépasse le Niger pour se trouver au Sénégal ou en Ethiopie.[...] La culture n’appartient pas à l’Etat ; la culture appartientaux peuples et les peuples n’ont pas ces limites. Elle appartient aux hommes la culture, elle circule, elle se change. Quand une culture se ferme dans une frontière, elle meurt. Les frontières, c’est l’abcès, c’est le travail de quelqu’un qui a peur de l’extérieur, qui se ferme". L’aversion de l’auteur pour les frontières et autres " étiquettes " est un thème récurrent de son travail sur lequel nous nous arrêterons plus longuement dans le paragraphe suivant. Revenons à la culture ; elle est pour lui une sorte de tamis au travers duquel il appréhende les autres cultures. Ainsi, il n’hésite pas à "touarèguiser" la culture française en la passant au tamis de la culture touarègue, comme il le fait en sens inverse, en passant la culture touarègue au crible de la culture française. La possibilité de passer d’une culture à l’autre, lui apporte des richesses extraordinaires, notamment celle d’ouvrir le champ de son expression. "Je m’efforce donc d’être disponible à toutes les cultures. On a besoin de sources qui viennent d’ailleurs. Moi, je ne fais pas la différence entre ce qui est ma culture traditionnelle et les autres cultures. Ma culture, c’est l’ensemble, c’est la synthèse".

On touche là une idée fondamentale qui traverse toute l’oeuvre de Hawad : la mise en scène de la " marge " (ou "Les Marges" (3), ce "carrefour des utopies où se réunissent les poètes et les philosophes de toutes les chiffonneries des peuples de la terre"), cet espace non défini entre plusieurs cultures. Déchiré dès son plus jeune âge entre son éducation touarègue et l’enseignement religieux soufi, son intérêt se porte rapidement sur " ceux qui n’ont pas exactement leur place ".C’est-à-dire, ceux qui n’entrent dans aucune catégorie, qui ne sont ni d’un groupe, ni d’un autre mais qui existent pourtant, auxquels aucun nom ne convient et qu’on ne peut "nommer" parce qu’ils sortent du cadre étroit de l’institution ; ils se situent "en dehors" de toute "étiquette" ; on distingue clairement la marque de la "pensée nomade".

Loin de faire un dogme du nomadisme, Hawad vit et fait vivre sa culture en la confrontant à la réalité du quotidien. A la recherche de la rencontre, il affirme que "sans jeter sa peau, on peut renforcer sa peau avec celle des autres" et insiste : "Ma culture touarègue, elle est faite de métissage entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche".

Cependant, il est conscient des limites qu’elle induit et se revendique volontiers d’une culture "sauvage", brute, cosmique (signalons l’analogie entre cette conception et la définition de la poésie présentée au paragraphe précédent). La culture touarègue n’est pour lui "qu’un colis qu’on a passé à son cou à la naissance". Selon lui, toute culture est une entrave. Le seul moyen de s’en libérer, c’est de s’aider des autres cultures. Ainsi, vivant en France, Hawad considère la culture française, de même que tout autre culture, comme une ouverture lui permettant de prendre du recul par rapport à sa propre culture. Envisagée sous cet angle, une culture a besoin du miroir des cultures différentes pour bien se connaître. Elle a besoin de s’y frotter car c’est de ce frottement, de cette rencontre, que germera son évolution. Une culture existe et se développe parce que, précisément, elle utilise son propre tamis pour s’approprier l’apport des autres cultures. C’est justement ce qui la caractérise ; ce qu’elle s’approprie ainsi que la manière dont elle se l’approprie, lui confère sa particularité, ce en quoi elle diffère des autres cultures, c’est-à-dire sa propre identité.

Ayant eu l’occasion de rencontrer d’autres nomades (gitans, navajos, apaches, bédouins arabes et nomades d’Afghanistan et des Républiques musulmanes de l’ancienne U.R.S.S), Hawad constate que ceux qui ont perdu leur espace de nomadisme ont tellement sacralisé leur culture qu’ils se retrouvent enfermés dedans. "Une culture, si on la met dans une boite de conserve, elle ne se renouvelle pas. Une culture doit être comme une éponge qui boit l’eau ; sans l’eau de l’extérieur, elle n’est rien". En revanche, lors de ses périples en Europe, il retrouve la "pensée nomade" chez certains citadins "modernes", qui ne nomadisent certes pas matériellement, mais qui nomadisent bel et bien par l’esprit. "Le nomade, c’est celui qui comprend tout, qui s’adapte à tout, celui qui est prêt à changer, celui qui vit la métamorphose à chaque instant, qui est disposé à accepter le changement à la seconde près, et même qui est à l’affût du changement, avant qu’il ne survienne".

Une pensée libertaire ?

La société touarègue, loin de constituer un idéal de la pensée libertaire, partage pourtant avec elle des traits marquants. Il apparaît à l’analyse que ce qui ne pourrait être que l’engagement philosophique et politique de l’auteur résulte pourtant bel et bien de la "pensée nomade".

Dans plusieurs de ses oeuvres Hawad met en scène des personnages insoumis à la société de domination (Les Marges, 1997, Yasida, 1991). Quelques citations relevées ça et là tendent à mettre en évidence un caractère peu commun en littérature ; il y a d’abord, ces attaques à l’endroit des Etats politiques se partageant le Sahara, ainsi qu’à la politique africaine de l’ancienne puissance coloniale : "Et, altier comme un taureau porteur de l’univers, il souhaita tous les venins possibles de scorpions, de vipères à cornes des salines, et même les coliques de l’eau saumâtre du puit de Balaka, aux Etats qui tannent les peuples du Sahara et du Sahel et à leur éminence grise, le caméléon tricolore" (in, Les Marges).

Il semble pertinent de mettre en rapport cette citation avec les propos de l’auteur au sujet des frontières exposés dans le paragraphe précédent. En effet, les frontières sont les premières à avoir physiquement coupé l’expression de la "pensée nomade". Elles constituent donc pour le nomade la première matérialisation de l’oppression.

Cependant, on s’aperçoit vite que la révolte de Hawad, ne se limite pas aux oppresseurs du peuple touareg, et qu’il s’en prend aussi aux liturgies institutionnelles de l’Occident : "Nous, les têtes de mule, nous refusons et combattons toute humanité sans regard qui apporte la pierre de sa maison pour ériger sur ses omoplates un Elysée, un temple ou une caserne" (in, Le Coude Grinçant de l’Anarchie, 1998). Il ne prône pas pour autant un attachement aux valeurs de l’Orient : "Alors, sans le fétichisme d’un Orient ni le ténébreux déluge d’un Occident, mais à la façon de l’olivier, arbre du milieu..." (in, Le Coude Grinçant de l’Anarchie, 1998), et n’hésite pas à réaffirmer le paganisme originel des touaregs : "Nous ne sommes les colporteurs ni du Coran de Mohamed ni de l’Evangile du fils de Marie ni de la Thora d’un Moïse. Ne nous cherche pas ici bas à proximité des messagers d’un Dieu" (in, Le Coude Grinçant de l’Anarchie). Voilà qui nous met dans l’idée qu’on pourrait être en présence d’une pensée sans Dieu ni maître...

L’opinion de l’auteur paraît cette fois sans équivoque lorsque, après avoir brandi les couleurs du communisme-libertaire dans les dernières phrases des Marges, ["Akharab, ton linceul, c’est en rouge et noir que je le teindrai, et j’y vais tout de suite".], il déclare dans Le Coude Grinçant de l’Anarchie, "Seuls aux coudes des hommes libres (4) s’accrochent les bracelets de combat pour trancher et briser la nuque du pouvoir".

Néanmoins, il serait dommage de s’arrêter à ce premier degré de lecture, sans chercher à le dépasser et à essayer de comprendre en quoi cet engagement découle de la "pensée nomade". La particularité des personnages mis en scène dans l’oeuvre de Hawad réside aussi dans le fait qu’il s’agit souvent de groupes "mélangés" du point de vue des origines, ou tout bonnement de métisses (Yasida, 1991). Dans tous les cas, il s’agit bien d’individus difficilement "étiquetables". On reconnaît là un des thèmes caractéristiques de sa production et on rejoint ici l’intérêt que porte l’auteur à cette zone floue dont nous avons déjà parlé et où toute nomenclature est inopérante : "Je n’aime pas entendre parler de calligraphie nigérienne, malienne, algérienne. Pourquoi ? Pourquoi cet engouement pour les étiquettes ? Hier on était tous les mêmes, on était tous en commun. Moi, je n’aime pas trop les étiquettes. Je me reconnais dans toutes les ethnies, ce sont tous mes frères". Ce qu’il faut souligner dans cette déclaration, c’est d’abord la volonté de l’auteur de consacrer l’être humain dans son universalité à travers cette clameur internationaliste (cf. chapitre précédent) ; ensuite arrêtons-nous sur cette opposition aux "étiquettes" : on sait maintenant comment les touaregs cherchent un état de vision particulier qui permet de "voir les choses avec l’angle de l’oeil" - c’est d’ailleurs une pratique courante en astronomie, qui aide à percevoir des objets très peu lumineux en évitant de les fixer directement, de sorte que seul le contour de la rétine, plus sensible, en reçoive la lumière - pour accéder à cet " état sauvage de la matière " où les choses échappent à leur " nomination ". En transposant cette façon d’appréhender la réalité dans sa création artistique, Hawad démystifie radicalement le mot, la langue, la culture ou les institutions en mettant en relief leur aspect factice et arbitraire. Ce procédé qui consiste à concevoir les choses sous un angle différent, à les envisager depuis " l’en dehors " ou encore

" l’extérieur " - en tous cas au delà des limites symboliques institutionnelles - correspond en politique à l’analyse libertaire. C’est ce que souligne C.Ferrer dans un article intitulé "L’hérésie moderne " (5) : "...les idées anarchistes ont promu une pensée "du dehors", une idéologie réfractaire aux symboles politiques". Les libertaires sont en effet les seuls à proposer une conception politique " en dehors " des repères institutionnels, une approche externe, dégagée de l’hémicycle traditionnel. On découvre ainsi une puissante corrélation entre ces conceptions artistiques et politiques et il semble pertinent de penser qu’elles procèdent toutes deux de cette façon originale d’envisager la réalité.

On peut encore rapprocher la pensée nomade de la philosophie libertaire du fait que cette idéologie répugne à être dogmatique. Il n’existe pas de Livre Sacré. La pensée anti-autoritaire exige la non-fixité et le mouvement pour être telle. C’est précisément ce qui la caractérise. Elle se construit elle aussi dans la fluidité du mouvement, dans le passage ; elle est nécessairement éphémère puisqu’en construction permanente. C’est ce qui l’associe à la pensée nomade. Cette non-rigidité, l’absence de préceptes figés, respecte par avance la liberté fondamentale d’improvisation des acteurs, comme on a pu le constater par la diversité des idées et des pratiques réalisées au cours de l’histoire. Ce mouvement essentiel se retrouve encore dans la pratique constitutive de l’anarcho-syndicalisme - la rotation des tâches - qui implique la participation de tous afin que le pouvoir soit lui même mis en mouvement et passe véritablement entre les mains des citoyens.

Pour conclure, il ne s’agit pas de déclarer que la pensée nomade et la pensée libertaire sont identiques, mais plutôt de rapprocher ces deux conceptions, l’une européenne et l’autre africaine, toutes deux issues de la pensée des hommes, en des temps et des lieux différents.

Les projets

Les projets de Hawad s’articulent autour de sa volonté d’être un pont entre la société touarègue et l’extérieur. Outre sa proposition de doter le Tifinar de quatre voyelles, il travaille également à le mettre sur clavier d’ordinateur.

Il envisage aussi de créer une maison d’édition pour les jeunes qui écrivent en Tifinar, car ce qu’il souhaite par dessus tout, c’est d’aider les touaregs à conserver leur nomadisme spirituel. A plus long terme, il envisage de constituer un groupe de théâtre où toutes les ethnies du Sahel pourront s’exprimer ainsi que la création d’un centre d’activités artistiques à Alger, New York ou Bamako, " ...à condition que l’Etat n’ait pas son mot à dire parce que je pense que la création ne peut appartenir à l’Etat. La création et les barbelés, ça ne va pas ensemble".

Conclusion

Ce long développement a donc tenté de mettre en évidence la distinction qui sépare le nomadisme du pastoralisme. La culture touarègue construit son identité à partir d’une conception du monde inédite qui se traduit par une organisation sociale insolite (c’est quand même un des seuls groupes humains où ce sont les hommes qui doivent porter un voile !). Ce qu’il s’agit donc de sauvegarder, c’est une conception du monde qui appartient au patrimoine de l’humanité. Aujourd’hui plus que jamais, elle risque pourtant de s’éteindre. Au cours de son histoire, la société touarègue a commencé par endurer l’offensive islamique qui l’a profondément affectée jusque dans ses mythes fondateurs. Elle a ensuite connu les assauts de la colonisation occidentale. Dans le même temps, la mécanisation des moyens de transport entraînera l’abandon des pistes du désert, privant les touaregs d’un de leurs principaux moyens de subsistance. Aujourd’hui, exposée comme nous tous à la standardisation sociale imposée par l’impérialisme consumériste de la pensée unique, elle doit faire face aux effets de la mondialisation. Cette société, comme celles des autres peuples dont le système social n’est pas rentable pour le libéralisme, est condamnée à disparaître. Hawad, comme d’autres, est un résistant à l’enculturation planétaire, son combat est aussi le nôtre. A ce titre seul, il mérite au moins notre solidarité, car ce qu’il défend finalement, c’est le droit de vivre différemment.

Les calligraphies sont extraites du livre "Le coude grinçant de l’anarchie", Paris-Méditerranée, Paris, 1998

(1) Rappelons que l’architecture touarègue (la tente, le campement) est mobile.

(2) Entretien avec J.D. Penel, le 04-02-90

(3) C’est d’ailleurs le titre d’une de ses nouvelles parue en mars 1997, d’où est extraite la sitation qui suit.

(4) Le terme Tamajaghat (la langue touarègue) qui correspond à "hommes libres" est aussi le terme générique par lequel ils se désignent eux-mêmes. Autrement dit, "touaregs" se dit "hommes libres" enTamajaghat (idem Mong ou Lakota...)

(5) L’Hérisie moderne, in Alternative Libertaire belge n°219.

(6) La population touarègue compte environ 3 millions de personnes.

Keddafi, le Dictateur

Vraiment, Keddafi a un grand problème avec les amazigh, un problème plus que complexe, une fois il organise une réception en faveur des membres du Congrès Mondial Amazigh, où il avance que les amazigh font partie intégrante de la socièté libyenne. Son fils va plus loin en demandant aux amazigh de faire valoir leur culture dans l'espace public et que l'amzigh est lybien au même titre que l'arabe et l'Africain. Contradictoirement et comme si le chef poutchiste Keddafi a la mémoire courte, il pronnonce un discours le 1 mars 2007 ou il revient à ses allucinations d'antant que le fabriquant des mots "ali fehmi khachim" lui a enseigner pour nous apporter sa version de l'histoire et ou il revient sur l'origine des amazigh. appréciez le discours incoherent de ce roi-président et chef suprème et philosophe et militaire et guide spérituel et...... (PS les "et" pour l'accumulation par pour l'énumération)

le texte du Guide:

http://www.akhbar-libya.com/index.php?option=com_content&task=view&id=5149&Itemid=51

(( ... هناك بلدان كانت غنية وأصبحت فقيرة حضارات كانت موجودة... وانتهت الذين بنو جرمة في وادي الحياة

.. .. حضارة جرمة حضارة وشعب كان يقاتل الرومان على الساحل ويتوغل في

, أين قوم جرمة ؟ وأين أهل جرمة؟لقد انتهت ما هو السبب ؟ . . وأين حضارة جرمة ؟,, .. افريقيا

انتهى الماء في ذلك الوقت وأتى الجفاف، فانتهت جرمة وبقيت أطلالا,

أين حضارة أرم ذات العماد التى لم يخلق مثلها فى البلاد ؟,

أين حضارة ثمود الذين جابوا الصخر بالواد الذين بنوا سد مأرب ؟

ها هي اليمن أفقر بلد الآن مع أنها بلد حضارة عظيمة ذكرها الله في القرآن, اليمن هذه كانت جناين كلها ،إنتهى الماء وإنهار سد مأرب خرجنا من اليمن حتى وصلنا إلى هنا جئنا ( بر_ بر ) فسمونا بربر,

نحن البربر نحن العرب الذين جئنا ( بر _ بر ) لأن الفينقيين الذين هم عرب مثلنا وجاءوا من الشرق جاءوا عن طريق السفن .. جاءوا إلى فينيقيا ومن فينيقيا بدأوا مع الساحل ( الساحل- الساحل ) ..ونحن جئنا بر- بر,.

أي نحن مجموعة ( بر_ بر ) ، جاء الاستعمار وقال أنتم البربر قوما أخرين ولستم عربا .. يريدون أن يغلطونا في تاريخنا وفي أصلنا وفي حضارتنا ,

آخر شيء طلعوا لنا به قالوا : أمازيغ ,

قبائل الأمازيغ انقرضت من زمان منذ أيام مملكة نوميديا .. قبائل لا نعرفها بالمرة.. ممكن تكون سامية أو شرقية جاءت لكنها انقرضت وانتهت ,

أين قبائل المشواش والريبو والليبو وسامو والتحنو ؟ حتى أسماءها لا نستطيع نطقها ,

علماء الآثار والفلك يقولون إن هذه القبائل انقرضت عندما جاء جفاف استمر لمدة مائه سنة .. لم تأت مطر لشمال إفريقيا فانقرضت كل الناس بما فيها القبائل الأمازيغية والقبائل الأخرى التي ذكرتها والتي كانت كلها في شمال أفريقيا، هذه كلها انقرضت ..جاء العرب ( بر_ بر ) وجاء العرب الفينقيون( بحر_بحر ) وجاء العرب بعد الإسلام,

ليبيا هذه لليبيين لا نقبل فيها لا شعوبية ولا واحد يقول أصلى كذا أو أصلي أو أصلي كذا .. من يقول هذا عميل للاستعمار.. وهذه "فّرق تسد" ,.كذا

الإسرائيليون يبغون أن يبلقنوا البلاد العربية والإسلامية وأفريقيا. . الاستعمار الأوروبي يريد أن يقسم شمال أفريقيا ويمزقه ويجعله واحد تبع برشلونة وواحد تبع الجوار الجديد وواحد تبع الشراكة الجديدة وواحد تبع نبياد وواحد تبع الحلف الأطلسي وواحد 5 5 وواحد شرق أوسطية ، هذه كلها تسميات استعمارية,, مؤامرات استعمارية ,, تّدخل فى الشئون الداخلية في هذه الرقعة من الأرض وهى شمال أفريقيا وأفريقيا كلها ,

أي واحد ينفث سموم الاستعمار، يسحق هو وافكاره ..))

معمر القدافي – 01.03.07

Terrorisme: du retour sur Casa

12.03.2007 | 14h01

C’est dimanche soir, vers 22 heures 30, qu’une explosion s’est produite dans un cybercafé situé à Sidi Moumen, quartier en périphérie de Casablanca. Que s’est-il réellement passé ? D’après des habitants du quartier, témoins de la scène, 2 jeunes âgés respectivement de 25 ans ont subitement pénétré dans le lieu pour «consulter des sites Internet faisant l’apologie du terrorisme».

Explosion à Casablanca : 1 mort et 4 blessésToujours selon ces sources, le fils du propriétaire se montrait réfractaire car ces individus lui paraissaient louches. Dès lors, contraint par ce dernier de quitter expressément le lieu, les deux jeunes adultes ne l’entendaient pas de cette oreille et une bagarre éclatait avant qu’un d’entre eux, se fasse exploser à l’aide d’une ceinture composé d’une bombe artisanale. Au final, un mort, un des «terroristes», et quatre blessés, le fils du propriétaire et trois personnes présentes sur les lieux. Les services de la direction nationale de la sûreté générale (DGSN) se sont rapidement rendus sur les lieux, accompagnée par une équipe d’experts en explosif et attentat terroriste.

En outre, le second «acteur» qui avait pris la fuite, le visage tuméfié de sang, verra sa cabale s’achever très vite car il sera repris et arrêté quelques heures plus tard, à Sidi Othmane, un quartier situé à une dizaine de kilomètres de Sidi Moumen.

Pour l’heure, une certaine incompréhension conjuguée à une forte inquiétude, règne dans le pays. Quelles étaient les véritables intentions de ces deux «kamikazes» ? S’apprêtaient-ils à passer à l’acte au sein de sites à Casablanca, comme des hôtels, des discothèques,…?
Attendaient-ils des ordres, des consignes, qui ont …tardé ? L’objectif cible, était-il de «fêter», le 11 mars, après le 11 septembre 2001, le 11 mars 2004 et les attentats de Madrid. Autant d’interrogations qui demeurent en suspens et dont des éléments de réponse sont à apporter afin de comprendre ce qui a conduit ces jeunes à mener cette action «suicidaire».

Une fois de plus, Sidi Moumen est sous le feu des projecteurs. Les attentats de Casablanca, en mai 2003, avaient levé le voile sur les habitants de ce quartier, terreau fertile pour les «sergents recruteurs» de terroristes en herbe, mais bigrement dangereux pour la sécurité et la stabilité du pays. Depuis, quatre années se sont écoulées, sans que l’Etat ne s’y soit «investit». Dépourvu d’infrastructures de bases, de politiques publiques dédiées à l’amélioration du cadre de vie de ces habitants, de zones de non droit qui «pourrissent» le quotidien de celles et ceux qui ambitionnent de vivre en paix et en parfaite harmonie avec leur environnement,…
Dans tous les cas de figure, cette nouvelle «affaire» relance avec acuité le risque terroriste couru par le Maroc et plus particulièrement, par les Marocains.

Rachid Hallaouy
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jeudi, février 08, 2007

La schizophrénie linguistique

La schizophrénie linguistique
Comment on s’attaque à sa propre langue

Moha Arehal
un le Monde Amazigh du Mois de Février 2007


Il y’a déjà quelques mois, j’avais écris sur la problématique de la schizophrénie de nos intellectuels et leurs insistances pour se montrer les plus ouverts et les plus réceptifs jusqu’à perdre leur identité. A force de vouloir être plus arabe que les arabes eux même, ils se sont perdus. C’est l’histoire du corbeau et de la tourterelle. Nos mamans nous ont bien éduqués, vaut mieux ne pas perdre sa couleur.

Cette fois ci, il s’agit d’un autre genre de schizophrénique, c’est de l’automutilation que se donne plusieurs journalistes et panarabistes en essayant de s’attaquer très farouchement à l’utilisation de la Darija et Tamazight par les marocains dans leurs communications « nobles » à savoir les réunions, la télévision, la radio et les journaux.

En fait, depuis déjà quelques années, en particulier après le discours royal de 1994, reconnaissant Tamazight comme composante essentielle et incontournable du peuple marocain et par l’occasion, il a lancé l’introduction de la langue amazigh dans l’enseignement public de l’école marocaine, que des voix se sont levés pour dire que cette initiative va influencer négativement la place de la langue sacrée au Maroc.

Juste après l’avènement du Roi Mohamed VI, des militants amazighs avec à leur tête l’Académicien Mohamed Chafik ont rédigé un texte qui résume les revendications des Imazighen et leurs attentes d’un Maroc du Troisième millénaire. En réponse, le souverain marocain a en 2001 lancé la création d’un institut pour la culture amazighe. En cette même année, la localité d’Ajdir a accueillie la divulgation du texte constitutif de l’Institut Royal de la Culture Amazigh avec l’assistance de tous les responsables du gouvernement, les chefs de partis et les présidents des grands syndicats.

Les imprégnés de l’idéologie arabo-islamiste n’ont guère apprécié cette sortie médiatique triomphante de l’amazigh avec l’investissement personnel du Roi en personne. C’est pour eux la fin du panarabisme dans le pays et le commencement du processus de la marocaineté du Maroc. Alors, la première des choses à faire pour ces gens schizophrènes qui se sont enrichis par la servitude des régimes totalitaires du Moyen Orient était d’organiser des conférences sur l’identité et sur la langue, en essayant de remettre les pendules à l’heure concernant le lien entre l’arabe et l’amazigh. Pour la première fois ces fanatiques parlent de la multitude des composantes de la société marocaine. Au lieu des Imazighen et des Arabes, ils y ajoutent les andalous, les africains, et autres.

Quelque temps après, des journaux et même des programmes de télévision ont consacré de grands dossiers pour défendre la langue arabe classique. L’institut responsable de l’arabisation, délaissé depuis je ne sais pas combien d’année en particulier après la décision sans appelle de Hassan II refusant catégoriquement l’arabisation de l’enseignement dans les universités, a refait surface, son directeur est devenu une star de la presse écrite, plusieurs interviews lui ont été consacrées pour attaquer le Tamazight et le français, véritable langue officielle du Maroc.

Pire encore, comme cet institut est presque mort cliniquement, les adeptes et les fanatiques de la langue arabe se sont forcer à amener le gouvernement et le parlement a approuver la création d’une Académie pour la Langue Arabe. Le monsieur qui était derrière l’élaboration et la mise en œuvre de ce projet n’était d’autre que l’ex directeur de l’institut de l’arabisation. Cette Académie encore en projet sur papier n’a pas pu contrecarrer le travail des Imazighen officiellement via l’IRCAM ou officieusement grâce au travail de fonds que mène la société civile amazigh via son armada d’associations et de collectifs d’associations.

Ces dernières semaines, plusieurs journaux ont consacré des dossiers spéciaux au sujet de la renaissance et le développement de la Darija par des confrères tels que la revue hebdomadaire « Nichane », malheureusement interdite en décembre 2006 pour des blagues en marocain, la revue « Khbar Bladna » de l’artiste américaine vivant à Tanger et la revue « Al Amal » éditée à Salé ou à la radio par l’émission Sebt Lhiha sur RTM chaîne Internationale.

Ces dossiers ont eu presque la même mouture, des articles analytiques de ce retour des marocains à une de leur langues qu’ils ont créée et qu’ils parlent au quotidien et des interview de soit disant spécialistes de la langue pour donner un peu de scientificité à cette attaque schizophrénique contre le marocain.

Les instigateurs de ces dossiers spéciaux visent entre autres la discréditation de la langue officielle du Maroc par défaut, sans constitution ni télévision ni journaux c’est le Marocain connu par DARIJA dyalna. Cette langue, leur fait peur, désormais par son développement extraordinaire par son adaptation rapide et son évolution presque instantanée avec l’évolution de la société marocaine. La Marocain a montré aux schizophrènes et aux aliénés de la péninsule arabique que malgré toutes leurs tentatives, il reste en vie et se développe naturellement loin de toute académie ni dépense d’argent ni d’ailleurs d’importation de professeurs de l’Irak ou de la Syrie pour arabiser les marocains.


La plus part de ces dossiers ont conclu que c’est une stratégie du lobby francophone qui est derrière le retour en force de la langue nationale à l’utilisation par les moyens de communication audio-visuels et même de la presse écrite. Mais la vérité c’est autre.

Les gardiens du temple de l’arabe classique au Maroc font valoir une histoire de cette langue au Maroc qui ne dépasse même pas les 50 ans. Les justificatifs avancés par ces gens sont basés sur le caractère officiel dont jouit cette langue à l’égard du texte constitutionnel et sa considération comme langue sacrée étant langue du Coran.

Si le premier justificatif paraît vrai, étant le fait accompli d’une constitution faite pour les marocains par des non marocains, notre article sur la constitution marocaine depuis 1900, a montré que la mouture initiale de notre constitution n’a en aucun cas été rédigée par des marocains. Le deuxième justificatif en est le moins convaincant à notre sens. En fait la langue arabe classique écrite et parlée par nos moyens de communication, par notre administration « quelques fois seulement », par notre justice et par notre école n’a rien à voir avec la véritable langue arabe classique. Cette dernière ne comptait pas les points diacritiques ni les signes de vocalisation.

L’aménagement de la langue arabe a été opéré tardivement pour lui permettre de s’adapter aux nouvelles technologies d’imprimerie. La langue arabe utilisée actuellement pour l’écrit a, d’ailleurs, subit plusieurs modifications. L’écriture des marocains était différente par rapport à celle des habitants du moyen orient. En fait, la langue arabe actuelle est connu dans le mode comme « Arabic standard language ».

Pour toutes ces considérations, nous pouvons affirmer que la langue arabe du moyen age n’est plus en usage à nos jours mais plutôt une autre langue basée sur l’ancien arabe. De ce fait, dire que la langue arabe actuelle est sacrée revient à la surenchère ni plus ni moins.

Cependant, la raison la plus juste à notre sens de ces attaques contre le marocain n’est pas du tout liée à cette langue du quotidien marocain mais plutôt à la remontée de l’utilisation de l’amazigh dans les moyens audiovisuels encore contrôlés par l’Etat. Les amazighophobes, caractérisés par une schizophrénie inégalée essayent de s’attaquer au Marocain et par conséquent à Tamazight.

Pour élucider cette affirmation, nous signalons l’intervention d’un islamistes en réplique à la réponse d’un ministre sur la non utilisation de l’arabe dans l’administration marocain ou il a essayé de se justifier en avançant que cette question ne vise pas l’amazigh mais plutôt l’utilisation des langues étrangères dans l’administration en l’occurrence la langue française.

La deuxième illustration, se sont les articles soit disant écrits par des lecteurs et qui sont publier par ces mêmes journaux et qui montrent à quel point les auteurs sont des amazighophobes qui n’ont jamais connu ni lu les anales et les actes du Mouvement amazigh.

Cependant, malgré ces sorties médiatiques très poussées contre l’utilisation du marocain et de Tamazight dans les moyens de communications, ces deux langues véritable constituant de notre identité continueront à faire leur percée jusqu’à la reconnaissance officielle et publique de ces deux langues comme seules langues officielles du pays qui les a créées.

L’analyse de ces phénomènes nous mène à demander encore aux militants amazighs de se remettre à l’écrit et à la défense de notre amazighité et notre spécificité marocaine là où on a le moyen de le faire.

A bon entendeur