mardi, janvier 25, 2011

Un grand nom de la musique engagée n’est plus

Un grand nom de la musique engagée n’est plus

Marchant sur le chemin de la chanson engagée ; M’barek Oulaarbi, dit Nba, vient de nous quitter à l’âge de 28 ans, après quelques mois de combat contre la maladie. Ce chanteur engagé à la voix déchirante et aux textes enragés, il était le porte parole d’une jeunesse révoltée et un amoureux de son pays et surtout de Sud-est du Maroc. Considéré comme l’un des artistes les plus fascinants de son pays et qui va fortement manquer à la chanson amazighe.
Le jour de sa mort, sa mère se rappelle encore : « le combat continue, disait Nba, sans moi, tant quelqu’un écoutera ma voix, je serai vivant ». Bien entendu, ces mots resteront gravés dans l’histoire.
Nba s’en est allé ce 9 janvier et on l’entend encore chanter « Grad-i-fassen » « Muha » « message to obama » « Mma » « Suzanna »….Il faisait partie de ces artistes humbles et entiers, qui ne cherchent ni la gloire ni l’idolâtre. Croyant au changement, il a mené une carrière qui restera l’une des plus atypiques et des plus intéressantes de la musique engagée amazighe.
Convaincu que la musique est universelle, Nba a trouvé que le meilleur moyen d’exprimer sa révolte, son amour aux pauvres, c’était celui des mots, de la musique , de cet attachement au territoire, et aux ancêtres qui ont donné leur vie pour couronner la bravoure et le triomphe des Amazighs. Et c’est ce qui avait expliqué la voix rebelle M’barek Oulaarbi, que dieu ait son âme, dans un interview recueillis par Azal :
″de nos ancêtres, nous avons un petit flambeau et nous essayons de maintenir en vie cette flamme.″
C’est une flamme qui a allumé ses sons, ses mots, sa voix et de son groupe « Saghru Band » qui ont grandi au sein du combat que mène le mouvement amazigh…son expérience, sa conscience, et ses recherches sur l’art…ont crée dans son chemin une flamme de sensibilisation et de l’engagement et de sillonner toutes les scènes du Maroc pour des soirées purement musicale à : Errachidia, Boumalen Dadès, Marrakech, Nador et Tanger, ainsi qu’en Suisse. N’oublions pas aussi que sa flamme a pu éclaircir la scène de Kabylie par une participation inoubliable…
Nba, était l’archétype de l’artiste intellectuel qui avait traversé ces années comme frontière sans rien ne l’altérait ni ne l’arrêtait afin de lutter contre les injustices et de réclamer les droits des Hommes qui ont été incarnés à travers ces albums : « Muha » « Tellili » « Message to obama » « No bordeline » qui lui ont voulu d’être le chanteur
de l’année 2010 selon l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM). Compositeur, interprète, peintre et artiste intellectuel qui avait deux licences : la première en sciences juridiques de Meknès et la seconde en études françaises de la faculté polydisciplinaire d’Errachidia , Nba sera toujours vivant.

Par : Yamna Chahbar.

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