jeudi, janvier 20, 2011

Hommage à Nba…

Hommage à Nba…

A ce moment là j’ai appris la nouvelle surprise que je savais écrire, qu’au fond de moi il y a des choses qui sont écrites et qui se manifestent depuis ma naissance et même avant, puisque je porte l’héritage de mes ancêtres dans ma chair. Des mots et des sentiments que j’ai ignoré dans la tristesse de mon existence.

J’ai toujours refusé de croire ni de prendre le temps de m’écouter avec sincérité, même au seuil de mes instants de solitude et de douleur. Ce soir, tout à changé je me suis rendu compte que la vie n’est pas aussi belle que je le croyais, et que l’utilité de notre existence ne dépend pas du nombre d’années qu’on vit, ni de la longueur du chemin qu’on a parcouru. Combien de personnes respirent la mort et se croient vivants, et combien de personnes on croit morts alors qu’ils sont eternels, car ils ont marqué nos vies et ont donné leur sang en essayant de raviver la flamme de l’espoir dans nos cœurs qui battent dans le vide d’une existence inutile, et surtout pesante.

J’ai appris la mort de Nba du groupe musical «Saghruband». Malgré la douleur et le traumatisme que je viens de vivre je ne suis pas surpris pour autant, car bizarrement cette voix de la liberté qui osait parler de ce qu’on fuyait et qui criait cette douleur atroce qui nous range de l’intérieur en tant que peuple assimilé à travers son histoire, et dépourvu de tout droit de parole ou de souveraineté sur ses terres. Cette voix qui nous obligeait à nous regarder dans le miroir de nos erreurs, nos craintes, notre mal aise existentiel et surtout notre défaitisme chronique récurent qui perdure depuis plusieurs siècles. Cette voix était tellement libre, osante et surtout dérangeante que ce n’est pas surprenant que les vieux serpents (qu’on croyait disparus à force de nous noyer par les discours sur la liberté, l’ouverture, la démocratie et le droit à la différence) protecteurs de la bonne conduite populaire et garants de la soumission absolue à la gouvernance de l’élite héritière du sang sacré et détentatrice du droit de vie et de mort sur nous, se manifestent pour mettre les choses dans «l’ordre» et éteindre cette lumière qui ne cesse d’éclairer et de réchauffer d’avantage de cœurs et de consciences, et c’est ce qu’on vient de vivre. La liberté d’expression est un mensonge que la majorité des gens refusent de croire, mais la vie est une occasion de tester notre résistance à la répression et au sens qu’on a envie de donner à notre passage sur cette terre.

Nba tu es rentré dans nos maisons et nos vies, car tu as eu le courage d’assumer tes choix et tes pensées. Tu es rentré dans nos cœurs, car tu as eu la gentillesse et la générosité de réanimer ses cœurs qui ont cessé de battre depuis longtemps. Tu es rentré dans la grande porte de l’histoire de ce peuple qu’à un moment donné a cessé de vivre et surtout d’exister. Tu es parti, peut être, tu voulais te reposer dans un moment de tristesse ou de joie, qui sait ? Ils ont cru tué la liberté en fermant tes yeux pour toujours, mais ils ont oublié que tu fais parti d’un peuple qui a traversé l’histoire en la gravant dans les cœurs. Ils ont enterré ton corps, mais ils ont oublié que les belles fleures poussent toujours sur les terres généreuses, et la tienne -la notre- l’est. En partant, tu nous as laissé, de la liberté on en a souffert aussi, mais ils ont oublié que tu l’as chanté et que c’est mots raisonnent dans l’horizon comme un appel de l’avenir, un chant à la vie et à l’existence.

Nba!...je ne peux pas te dire à Dieu, car je trouve ça indécent, et je préfère te dire merci d’avoir existé et osé nous rendre un peu de courage de vivre, tu étais là, tu es là et tu sera toujours là avec nous et entre nous, car tu es l’une de ses voix intemporelles qui illuminent notre existence.

Ayyouz ayamddakle…..ma lettre je l’envoi au pigeon de la liberté qui est le seul à savoir où te retrouver. Elle est peut être imparfaite certes, mais une chose est sûr elle est sincère…………
Tannmmirtnke.


Auteur: Hassane OUMADA

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