La schizophrénie linguistique
Comment on s’attaque à sa propre langue
Moha Arehal
un le Monde Amazigh du Mois de Février 2007
Il y’a déjà quelques mois, j’avais écris sur la problématique de la schizophrénie de nos intellectuels et leurs insistances pour se montrer les plus ouverts et les plus réceptifs jusqu’à perdre leur identité. A force de vouloir être plus arabe que les arabes eux même, ils se sont perdus. C’est l’histoire du corbeau et de la tourterelle. Nos mamans nous ont bien éduqués, vaut mieux ne pas perdre sa couleur.
Cette fois ci, il s’agit d’un autre genre de schizophrénique, c’est de l’automutilation que se donne plusieurs journalistes et panarabistes en essayant de s’attaquer très farouchement à l’utilisation de la Darija et Tamazight par les marocains dans leurs communications « nobles » à savoir les réunions, la télévision, la radio et les journaux.
En fait, depuis déjà quelques années, en particulier après le discours royal de 1994, reconnaissant Tamazight comme composante essentielle et incontournable du peuple marocain et par l’occasion, il a lancé l’introduction de la langue amazigh dans l’enseignement public de l’école marocaine, que des voix se sont levés pour dire que cette initiative va influencer négativement la place de la langue sacrée au Maroc.
Juste après l’avènement du Roi Mohamed VI, des militants amazighs avec à leur tête l’Académicien Mohamed Chafik ont rédigé un texte qui résume les revendications des Imazighen et leurs attentes d’un Maroc du Troisième millénaire. En réponse, le souverain marocain a en 2001 lancé la création d’un institut pour la culture amazighe. En cette même année, la localité d’Ajdir a accueillie la divulgation du texte constitutif de l’Institut Royal de la Culture Amazigh avec l’assistance de tous les responsables du gouvernement, les chefs de partis et les présidents des grands syndicats.
Les imprégnés de l’idéologie arabo-islamiste n’ont guère apprécié cette sortie médiatique triomphante de l’amazigh avec l’investissement personnel du Roi en personne. C’est pour eux la fin du panarabisme dans le pays et le commencement du processus de la marocaineté du Maroc. Alors, la première des choses à faire pour ces gens schizophrènes qui se sont enrichis par la servitude des régimes totalitaires du Moyen Orient était d’organiser des conférences sur l’identité et sur la langue, en essayant de remettre les pendules à l’heure concernant le lien entre l’arabe et l’amazigh. Pour la première fois ces fanatiques parlent de la multitude des composantes de la société marocaine. Au lieu des Imazighen et des Arabes, ils y ajoutent les andalous, les africains, et autres.
Quelque temps après, des journaux et même des programmes de télévision ont consacré de grands dossiers pour défendre la langue arabe classique. L’institut responsable de l’arabisation, délaissé depuis je ne sais pas combien d’année en particulier après la décision sans appelle de Hassan II refusant catégoriquement l’arabisation de l’enseignement dans les universités, a refait surface, son directeur est devenu une star de la presse écrite, plusieurs interviews lui ont été consacrées pour attaquer le Tamazight et le français, véritable langue officielle du Maroc.
Pire encore, comme cet institut est presque mort cliniquement, les adeptes et les fanatiques de la langue arabe se sont forcer à amener le gouvernement et le parlement a approuver la création d’une Académie pour la Langue Arabe. Le monsieur qui était derrière l’élaboration et la mise en œuvre de ce projet n’était d’autre que l’ex directeur de l’institut de l’arabisation. Cette Académie encore en projet sur papier n’a pas pu contrecarrer le travail des Imazighen officiellement via l’IRCAM ou officieusement grâce au travail de fonds que mène la société civile amazigh via son armada d’associations et de collectifs d’associations.
Ces dernières semaines, plusieurs journaux ont consacré des dossiers spéciaux au sujet de la renaissance et le développement de la Darija par des confrères tels que la revue hebdomadaire « Nichane », malheureusement interdite en décembre 2006 pour des blagues en marocain, la revue « Khbar Bladna » de l’artiste américaine vivant à Tanger et la revue « Al Amal » éditée à Salé ou à la radio par l’émission Sebt Lhiha sur RTM chaîne Internationale.
Ces dossiers ont eu presque la même mouture, des articles analytiques de ce retour des marocains à une de leur langues qu’ils ont créée et qu’ils parlent au quotidien et des interview de soit disant spécialistes de la langue pour donner un peu de scientificité à cette attaque schizophrénique contre le marocain.
Les instigateurs de ces dossiers spéciaux visent entre autres la discréditation de la langue officielle du Maroc par défaut, sans constitution ni télévision ni journaux c’est le Marocain connu par DARIJA dyalna. Cette langue, leur fait peur, désormais par son développement extraordinaire par son adaptation rapide et son évolution presque instantanée avec l’évolution de la société marocaine. La Marocain a montré aux schizophrènes et aux aliénés de la péninsule arabique que malgré toutes leurs tentatives, il reste en vie et se développe naturellement loin de toute académie ni dépense d’argent ni d’ailleurs d’importation de professeurs de l’Irak ou de la Syrie pour arabiser les marocains.
La plus part de ces dossiers ont conclu que c’est une stratégie du lobby francophone qui est derrière le retour en force de la langue nationale à l’utilisation par les moyens de communication audio-visuels et même de la presse écrite. Mais la vérité c’est autre.
Les gardiens du temple de l’arabe classique au Maroc font valoir une histoire de cette langue au Maroc qui ne dépasse même pas les 50 ans. Les justificatifs avancés par ces gens sont basés sur le caractère officiel dont jouit cette langue à l’égard du texte constitutionnel et sa considération comme langue sacrée étant langue du Coran.
Si le premier justificatif paraît vrai, étant le fait accompli d’une constitution faite pour les marocains par des non marocains, notre article sur la constitution marocaine depuis 1900, a montré que la mouture initiale de notre constitution n’a en aucun cas été rédigée par des marocains. Le deuxième justificatif en est le moins convaincant à notre sens. En fait la langue arabe classique écrite et parlée par nos moyens de communication, par notre administration « quelques fois seulement », par notre justice et par notre école n’a rien à voir avec la véritable langue arabe classique. Cette dernière ne comptait pas les points diacritiques ni les signes de vocalisation.
L’aménagement de la langue arabe a été opéré tardivement pour lui permettre de s’adapter aux nouvelles technologies d’imprimerie. La langue arabe utilisée actuellement pour l’écrit a, d’ailleurs, subit plusieurs modifications. L’écriture des marocains était différente par rapport à celle des habitants du moyen orient. En fait, la langue arabe actuelle est connu dans le mode comme « Arabic standard language ».
Pour toutes ces considérations, nous pouvons affirmer que la langue arabe du moyen age n’est plus en usage à nos jours mais plutôt une autre langue basée sur l’ancien arabe. De ce fait, dire que la langue arabe actuelle est sacrée revient à la surenchère ni plus ni moins.
Cependant, la raison la plus juste à notre sens de ces attaques contre le marocain n’est pas du tout liée à cette langue du quotidien marocain mais plutôt à la remontée de l’utilisation de l’amazigh dans les moyens audiovisuels encore contrôlés par l’Etat. Les amazighophobes, caractérisés par une schizophrénie inégalée essayent de s’attaquer au Marocain et par conséquent à Tamazight.
Pour élucider cette affirmation, nous signalons l’intervention d’un islamistes en réplique à la réponse d’un ministre sur la non utilisation de l’arabe dans l’administration marocain ou il a essayé de se justifier en avançant que cette question ne vise pas l’amazigh mais plutôt l’utilisation des langues étrangères dans l’administration en l’occurrence la langue française.
La deuxième illustration, se sont les articles soit disant écrits par des lecteurs et qui sont publier par ces mêmes journaux et qui montrent à quel point les auteurs sont des amazighophobes qui n’ont jamais connu ni lu les anales et les actes du Mouvement amazigh.
Cependant, malgré ces sorties médiatiques très poussées contre l’utilisation du marocain et de Tamazight dans les moyens de communications, ces deux langues véritable constituant de notre identité continueront à faire leur percée jusqu’à la reconnaissance officielle et publique de ces deux langues comme seules langues officielles du pays qui les a créées.
L’analyse de ces phénomènes nous mène à demander encore aux militants amazighs de se remettre à l’écrit et à la défense de notre amazighité et notre spécificité marocaine là où on a le moyen de le faire.
A bon entendeur
Comment on s’attaque à sa propre langue
Moha Arehal
un le Monde Amazigh du Mois de Février 2007
Il y’a déjà quelques mois, j’avais écris sur la problématique de la schizophrénie de nos intellectuels et leurs insistances pour se montrer les plus ouverts et les plus réceptifs jusqu’à perdre leur identité. A force de vouloir être plus arabe que les arabes eux même, ils se sont perdus. C’est l’histoire du corbeau et de la tourterelle. Nos mamans nous ont bien éduqués, vaut mieux ne pas perdre sa couleur.
Cette fois ci, il s’agit d’un autre genre de schizophrénique, c’est de l’automutilation que se donne plusieurs journalistes et panarabistes en essayant de s’attaquer très farouchement à l’utilisation de la Darija et Tamazight par les marocains dans leurs communications « nobles » à savoir les réunions, la télévision, la radio et les journaux.
En fait, depuis déjà quelques années, en particulier après le discours royal de 1994, reconnaissant Tamazight comme composante essentielle et incontournable du peuple marocain et par l’occasion, il a lancé l’introduction de la langue amazigh dans l’enseignement public de l’école marocaine, que des voix se sont levés pour dire que cette initiative va influencer négativement la place de la langue sacrée au Maroc.
Juste après l’avènement du Roi Mohamed VI, des militants amazighs avec à leur tête l’Académicien Mohamed Chafik ont rédigé un texte qui résume les revendications des Imazighen et leurs attentes d’un Maroc du Troisième millénaire. En réponse, le souverain marocain a en 2001 lancé la création d’un institut pour la culture amazighe. En cette même année, la localité d’Ajdir a accueillie la divulgation du texte constitutif de l’Institut Royal de la Culture Amazigh avec l’assistance de tous les responsables du gouvernement, les chefs de partis et les présidents des grands syndicats.
Les imprégnés de l’idéologie arabo-islamiste n’ont guère apprécié cette sortie médiatique triomphante de l’amazigh avec l’investissement personnel du Roi en personne. C’est pour eux la fin du panarabisme dans le pays et le commencement du processus de la marocaineté du Maroc. Alors, la première des choses à faire pour ces gens schizophrènes qui se sont enrichis par la servitude des régimes totalitaires du Moyen Orient était d’organiser des conférences sur l’identité et sur la langue, en essayant de remettre les pendules à l’heure concernant le lien entre l’arabe et l’amazigh. Pour la première fois ces fanatiques parlent de la multitude des composantes de la société marocaine. Au lieu des Imazighen et des Arabes, ils y ajoutent les andalous, les africains, et autres.
Quelque temps après, des journaux et même des programmes de télévision ont consacré de grands dossiers pour défendre la langue arabe classique. L’institut responsable de l’arabisation, délaissé depuis je ne sais pas combien d’année en particulier après la décision sans appelle de Hassan II refusant catégoriquement l’arabisation de l’enseignement dans les universités, a refait surface, son directeur est devenu une star de la presse écrite, plusieurs interviews lui ont été consacrées pour attaquer le Tamazight et le français, véritable langue officielle du Maroc.
Pire encore, comme cet institut est presque mort cliniquement, les adeptes et les fanatiques de la langue arabe se sont forcer à amener le gouvernement et le parlement a approuver la création d’une Académie pour la Langue Arabe. Le monsieur qui était derrière l’élaboration et la mise en œuvre de ce projet n’était d’autre que l’ex directeur de l’institut de l’arabisation. Cette Académie encore en projet sur papier n’a pas pu contrecarrer le travail des Imazighen officiellement via l’IRCAM ou officieusement grâce au travail de fonds que mène la société civile amazigh via son armada d’associations et de collectifs d’associations.
Ces dernières semaines, plusieurs journaux ont consacré des dossiers spéciaux au sujet de la renaissance et le développement de la Darija par des confrères tels que la revue hebdomadaire « Nichane », malheureusement interdite en décembre 2006 pour des blagues en marocain, la revue « Khbar Bladna » de l’artiste américaine vivant à Tanger et la revue « Al Amal » éditée à Salé ou à la radio par l’émission Sebt Lhiha sur RTM chaîne Internationale.
Ces dossiers ont eu presque la même mouture, des articles analytiques de ce retour des marocains à une de leur langues qu’ils ont créée et qu’ils parlent au quotidien et des interview de soit disant spécialistes de la langue pour donner un peu de scientificité à cette attaque schizophrénique contre le marocain.
Les instigateurs de ces dossiers spéciaux visent entre autres la discréditation de la langue officielle du Maroc par défaut, sans constitution ni télévision ni journaux c’est le Marocain connu par DARIJA dyalna. Cette langue, leur fait peur, désormais par son développement extraordinaire par son adaptation rapide et son évolution presque instantanée avec l’évolution de la société marocaine. La Marocain a montré aux schizophrènes et aux aliénés de la péninsule arabique que malgré toutes leurs tentatives, il reste en vie et se développe naturellement loin de toute académie ni dépense d’argent ni d’ailleurs d’importation de professeurs de l’Irak ou de la Syrie pour arabiser les marocains.
La plus part de ces dossiers ont conclu que c’est une stratégie du lobby francophone qui est derrière le retour en force de la langue nationale à l’utilisation par les moyens de communication audio-visuels et même de la presse écrite. Mais la vérité c’est autre.
Les gardiens du temple de l’arabe classique au Maroc font valoir une histoire de cette langue au Maroc qui ne dépasse même pas les 50 ans. Les justificatifs avancés par ces gens sont basés sur le caractère officiel dont jouit cette langue à l’égard du texte constitutionnel et sa considération comme langue sacrée étant langue du Coran.
Si le premier justificatif paraît vrai, étant le fait accompli d’une constitution faite pour les marocains par des non marocains, notre article sur la constitution marocaine depuis 1900, a montré que la mouture initiale de notre constitution n’a en aucun cas été rédigée par des marocains. Le deuxième justificatif en est le moins convaincant à notre sens. En fait la langue arabe classique écrite et parlée par nos moyens de communication, par notre administration « quelques fois seulement », par notre justice et par notre école n’a rien à voir avec la véritable langue arabe classique. Cette dernière ne comptait pas les points diacritiques ni les signes de vocalisation.
L’aménagement de la langue arabe a été opéré tardivement pour lui permettre de s’adapter aux nouvelles technologies d’imprimerie. La langue arabe utilisée actuellement pour l’écrit a, d’ailleurs, subit plusieurs modifications. L’écriture des marocains était différente par rapport à celle des habitants du moyen orient. En fait, la langue arabe actuelle est connu dans le mode comme « Arabic standard language ».
Pour toutes ces considérations, nous pouvons affirmer que la langue arabe du moyen age n’est plus en usage à nos jours mais plutôt une autre langue basée sur l’ancien arabe. De ce fait, dire que la langue arabe actuelle est sacrée revient à la surenchère ni plus ni moins.
Cependant, la raison la plus juste à notre sens de ces attaques contre le marocain n’est pas du tout liée à cette langue du quotidien marocain mais plutôt à la remontée de l’utilisation de l’amazigh dans les moyens audiovisuels encore contrôlés par l’Etat. Les amazighophobes, caractérisés par une schizophrénie inégalée essayent de s’attaquer au Marocain et par conséquent à Tamazight.
Pour élucider cette affirmation, nous signalons l’intervention d’un islamistes en réplique à la réponse d’un ministre sur la non utilisation de l’arabe dans l’administration marocain ou il a essayé de se justifier en avançant que cette question ne vise pas l’amazigh mais plutôt l’utilisation des langues étrangères dans l’administration en l’occurrence la langue française.
La deuxième illustration, se sont les articles soit disant écrits par des lecteurs et qui sont publier par ces mêmes journaux et qui montrent à quel point les auteurs sont des amazighophobes qui n’ont jamais connu ni lu les anales et les actes du Mouvement amazigh.
Cependant, malgré ces sorties médiatiques très poussées contre l’utilisation du marocain et de Tamazight dans les moyens de communications, ces deux langues véritable constituant de notre identité continueront à faire leur percée jusqu’à la reconnaissance officielle et publique de ces deux langues comme seules langues officielles du pays qui les a créées.
L’analyse de ces phénomènes nous mène à demander encore aux militants amazighs de se remettre à l’écrit et à la défense de notre amazighité et notre spécificité marocaine là où on a le moyen de le faire.
A bon entendeur
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