12.03.2007 | 14h01
C’est dimanche soir, vers 22 heures 30, qu’une explosion s’est produite dans un cybercafé situé à Sidi Moumen, quartier en périphérie de Casablanca. Que s’est-il réellement passé ? D’après des habitants du quartier, témoins de la scène, 2 jeunes âgés respectivement de 25 ans ont subitement pénétré dans le lieu pour «consulter des sites Internet faisant l’apologie du terrorisme».
Toujours selon ces sources, le fils du propriétaire se montrait réfractaire car ces individus lui paraissaient louches. Dès lors, contraint par ce dernier de quitter expressément le lieu, les deux jeunes adultes ne l’entendaient pas de cette oreille et une bagarre éclatait avant qu’un d’entre eux, se fasse exploser à l’aide d’une ceinture composé d’une bombe artisanale. Au final, un mort, un des «terroristes», et quatre blessés, le fils du propriétaire et trois personnes présentes sur les lieux. Les services de la direction nationale de la sûreté générale (DGSN) se sont rapidement rendus sur les lieux, accompagnée par une équipe d’experts en explosif et attentat terroriste.En outre, le second «acteur» qui avait pris la fuite, le visage tuméfié de sang, verra sa cabale s’achever très vite car il sera repris et arrêté quelques heures plus tard, à Sidi Othmane, un quartier situé à une dizaine de kilomètres de Sidi Moumen.
Pour l’heure, une certaine incompréhension conjuguée à une forte inquiétude, règne dans le pays. Quelles étaient les véritables intentions de ces deux «kamikazes» ? S’apprêtaient-ils à passer à l’acte au sein de sites à Casablanca, comme des hôtels, des discothèques,…?
Attendaient-ils des ordres, des consignes, qui ont …tardé ? L’objectif cible, était-il de «fêter», le 11 mars, après le 11 septembre 2001, le 11 mars 2004 et les attentats de Madrid. Autant d’interrogations qui demeurent en suspens et dont des éléments de réponse sont à apporter afin de comprendre ce qui a conduit ces jeunes à mener cette action «suicidaire».
Une fois de plus, Sidi Moumen est sous le feu des projecteurs. Les attentats de Casablanca, en mai 2003, avaient levé le voile sur les habitants de ce quartier, terreau fertile pour les «sergents recruteurs» de terroristes en herbe, mais bigrement dangereux pour la sécurité et la stabilité du pays. Depuis, quatre années se sont écoulées, sans que l’Etat ne s’y soit «investit». Dépourvu d’infrastructures de bases, de politiques publiques dédiées à l’amélioration du cadre de vie de ces habitants, de zones de non droit qui «pourrissent» le quotidien de celles et ceux qui ambitionnent de vivre en paix et en parfaite harmonie avec leur environnement,…
Dans tous les cas de figure, cette nouvelle «affaire» relance avec acuité le risque terroriste couru par le Maroc et plus particulièrement, par les Marocains.
Rachid Hallaouy
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