lundi, décembre 12, 2005

Histoire du Mouvement Amazigh au Maroc - Imazighen après l’instauration de l’Etat Nation (1)

Préambule

A chaque fois, les théoriciens de tout genre, tentent dans un premier temps, quand ils aperçoivent qu’un mouvement prennent de l’ampleur et gagne du terrain par un discours pour le plupart simple et compréhensif, de lui retrouver des fondements. Le caractériser, coûte que coûte, en se basant sur les abc de toutes les sciences possibles. Au Maroc et en Afrique du Nord, les élites formés soit par l’idéologie arabo-islamiste ou l’idéologie colonialiste essayent d’étudier les mouvements de société sous un angle ou sous l’autre. Jamais, les scientifiques ont essayé de caractériser via l’étude des mouvements qui naissent en Afrique du Nord et en particulier le mouvement amazigh qui nous intéresse; sur la base de l’étude de l’environnement local et intrinsèque aux sociétés nord africaines. Dans cet article ; nous essayerons d’approcher cette problématique à travers une analyse de l’histoire du mouvement amazigh et le pourquoi de sa nécessité dans un Maroc et une Afrique du Nord qui était depuis l’aube des temps un carrefour de toutes les civilisations.

Au début c’était la lutte contre le colon

Pendant tout le XIX° siècle, les puissances coloniales européennes ont étudié les peuples indigènes de l’Afrique du Nord via l’envoi de plusieurs mission de reconnaissance déguisées sous forme de mission scientifique ou religieuse ou les deux à la fois comme c’était le cas pour Charles de Foucault. Les missionnaires dans la plupart des scientifiques de renoms ou des élèves de grands savants ont établi des rapports très intéressants jusqu’à nos jours d’actualité. Ces études ont été utilisé par les pays coloniaux pour planifier et programmer leur introduction dans ces pays avec le minimum de dégâts.

Les populations autochtones, en particulier en Afrique du Nord, connu pour leur histoire de guerrier et leur refus de la colonisation et devant la faiblesse des pouvoirs centraux à cause des pressions exercées par les pays européens et le besoin intense de ces pays pour s’accaparer des richesses des pays colonisés, se sont trouvés face à face avec les armés des pays coloniaux. Malgré le caractère brute et naturel de l’organisation des résistances, les populations autochtones ont réussi à tenir face aux forces armées des collons, en témoigne les batailles farouches dans les montagnes du Rif, de l’Atlas ou du Sud Est.


Au Maroc, la France est venu occupé le pays sous une forme très à la mode dans le temps. Le sultan est fragilisé à un point ou il lui a fallu demandé la protection de la France, alors depuis 1907, l’armée française a commencé sa descente dans les limites du pays soit à casa ou à Oujda. Les protégés de la France ont profité de la situation par la scolarisation de leurs progéniture dans les écoles installées par les Français. Les autochtones, eux, se sont donné à défendre avec des moyens de bord l’avancée de l’armée française au profond du pays. Le mot d’ordre donné aux troupes et d’arriver à pacifier toutes les tribus de montagne comme de désert pour se soumettre au pouvoir central. Il est à signaler à ce sujet que le pouvoir du sultan n’a jamais été imposé au tribus jusqu’à l’arrivée des français et la création de l’Etat Nation qui aura pour nom le « MAROC ».
Jusqu’à lors les tribus défendaient leur territoire comme elles l’ont toujours fait face à plusieurs envahisseurs.

Cependant, en en pleine lutte, les forces de mal de ce pays avec l’appui des colons, ont donné un coup très dur aux Imazighen en essayant de les discréditer à travers le Dahir du 16 mai 1930. ce n’est pas par hasard que 6 ans après, les meneurs de la campagne de dénigrement contre les Imazighen ont envoyé une lettre de félicitation à l’armée française suite à la soumission d’une tribus amazigh.

Malgré toutes les magouilles et les traîtrises, les tribus n’ont déposé les armes qu’en 1936, presque 30 ans de luttes et de sacrifices. Ce n’est qu’à partir de 1953 que les tribus ont repris les armes, cette fois-ci dans le cadre de l’armée de libération.

Et l’indépendance arriva

La France face à la guerria menée par l’armée de libération partout dans le pays et le déclenchement d’une nouvelle forme de revendication à travers les manifestations et les attentats et les pertes énormes de l’armée française et au Maroc et dans les autres pays nord-africaine en particulier en Algérie, elle a été contrainte de se débarrasser du Maroc et de la Tunisie étant sous régime de protectorat seulement pour se concentrer sur l’Algérie qui était une colonie proprement dit et considéré comme un département français.

La fin du protectorat français a été négocié avec une élite marocaine constituée de membres du « mouvement national ». la France a voulu à travers ces négociations s’assurer de l’affiliation du Maroc après l’indépendance aux idées de la France et aussi pour garder ses avantages économiques et ses intérêts au Maroc.

La France en « bon » pays colonisateur a bien répondu aux exigences de l’accord de protectorat signé avec le Sultan en 1912. Elle a installé les institutions d’un Etat moderne et aussi a bâtis plusieurs infrastructures, en particulier les routes, les ports et les aéroports. Même s’il est vrai que ces infrastructures n’ont pas été réaliser pour les beaux yeux des indigènes que nous étions, ils ont servi pour désenclaver plusieurs zones du pays et ont permis à ce pays de disposer d’une frange de la population qui a su profiter des écoles et des usines françaises au Maroc pour former la première élite marocaine. Plusieurs de ces infrastructures n’ont pas subie de changement jusqu’à nos jours, 50 ans après le départ de l’armée française.

L’école française au Maroc a formé plusieurs milliers d’écoliers dans divers types d’enseignement. Après le français, les langues arabe et amazigh ont été enseignées en plus de l’école hébraïque.

Après l’indépendance, le nouvel Etat en essayant de marocaniser tous les secteurs a commencé par l’enseignement. L’enseignement de la langue amazigh a été simplement supprimer de la jeune école publique. Les autres enseignement ont été maintenu et même renforcer comme c’était le cas pour l’enseignement de l’Arabe qui est devenu obligatoire pour tous.

Comme, il y’avait plusieurs élèves issus des zones amazighophones qui ont profiter de la formation dans le lycée d’Azrou, seul lieu ou l’Amazigh était enseigné , et comme ils sont devenus des cadres et des hauts cadres de l’administration d’après l’indépendance, ils n’ont pas pu absorber la décision de supprimer l’enseignement de Tamazight. Alors, ils ont gardé cette « défaite » émotionnelle que leur a fait subir l’Etat mais jamais ils n’ont oublié que c’est de leur devoir de réhabiliter leur langue et leur histoire.

De ce constat, plusieurs personnes se sont donné à des recherches personnelles sur la langue et l’Histoire des Imazighen sur la base des travaux laissés par les missionnaires français ou occidentaux faits sur les Imazighen. Ces protagonistes ont pu produire plusieurs travaux essentiellement des thèses et des mémoires faites dans les universités européennes.

L’action associatif

Après cette première phase de réveil des intellectuels amazigh, plusieurs étudiants venu étudier dans les universités de grandes villes du pays ont bien assimilé le message et ont décidé de rentrer dans le travail organisé. Ce fut le début de l’action associatif amazigh. La première association qui a su assurer sa continuité est l’Association Marocaine pour la Recherche et l’Echange Culturel (AMREC). Elle a été créée par une poigné de militants amazigh vivant à Rabat en 1967. deux autres associations ont été créée durant cette même période, il s’agit de l’Association Berbère pour la Recherche et l’Echange Culturel (ABREC) et l’Association Amazigh dont feu Ali Sedki Azaykou et Mohamed Chafiq faisaient partie. Malheureusement nous nous disposons pas de plus de détails relatifs à ces deux associations.

L’Association Amazigh était la seule, à notre connaissance qui a exprimé haut et fort sa nature. Ce n’est qu’au début des années 80 que le mot amazigh a été utilisé sur la scène publique par l’apparition de la revue AMAZIGH. Plusieurs personnes des pionniers ont trouvé dans cette revue une tribune pour partager leurs préoccupation quant à la situation de l’amazighité au Maroc. Cette revue ne va pas vivre longtemps, suite à la publication d’un article du feu Azaykou dans lequel il affirme que la langue amazigh est une langue comme la langue arabe sous le titre « pour une réelle conception de notre culture nationale ». Suite à cet article, feu Ali Azaykou a été poursuivi en justice et a écopé d’un an d’emprisonnement.

L’action associative, malgré ce coup dure, s’est développé par la création de nouvelles associations au niveau de Agadir, de Rabat, de Nador et de Goumima. Hormis, les noms choisis pour ces associations, qui dénote pas d’une réelle prise de conscience de l’amazighité, l’action de ces associations au niveau des activités qu’elles organisent et de leurs communiquées font preuves d’un travail sur l’amazighité. Ce travail de fonds a permis aux militants de trouver des cadres de travail opportun pour leurs craintes envers l’amazighité au Maroc.

Dans la deuxième partie de cet article nous traiterons de la période commençant de la signature de la charte d’Agadir en 1991 qui donne naissance à la phase de la revendication.

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