vendredi, juillet 22, 2005

on ne peut compter que sur nous même

Entretien : Moha Ouhassain
« On ne peut compter que sur nous-même »

La réforme constitutionnelle est-elle une urgence pour le mouvement amazigh ?

La réforme constitutionnelle n’est pas seulement une urgence, mais plutôt une nécessité, toutes les revendications amazighes n’ont de sens que si l’amazighité est constitutionnalisée et officialisée. Comment demander à l’exécutif de faire quelque choses alors que la Constitution stipule autre chose ?

Bouznika 2 ( NDLR, une rencontre du mouvement interdite par l’Etat en 2001) signe-t-elle la fin du mouvement amazigh ?

Cet événement a été bénéfique pour le mouvement car il a permis aux militants de trier et de faire un choix entre deux tendances qui se sont matérialisées lors de cette phase, les pro-makhzaniens, en quête d’une place dans le cercle des protégés, et les militants purs et durs. Cette épreuve a permis aussi de bien connaître les parachutés dans le mouvement et les chasseurs de postes. Plusieurs « militants » qui s’opposaient catégoriquement au manifeste amazigh constituent la majorité des recrues de " l’Institut Royal pour la Culture Amazighe ", seul résultat palpable offert par l’Etat en réponse à ce texte.

Quels sont les appuis possibles du mouvement pour faire triompher ses revendications ?

Un proverbe amazigh disait : « Ur da ikmes i umejjoud xes askar ness » (rien ne peut aider le chauve à gratter que ses propres ongles). Déjà, le mouvement ne peut compter que sur le travail de ses militants au sein de la société civile. Le seul appui du mouvement réside dans sa capacité de mobilisation et de négociation pour amener l’Etat à satisfaire ses revendications. Par ailleurs, le mouvement doit continuer à travailler sur la scène internationale via le Congrès Mondial Amazigh et les associations dans les instances de la communauté internationale pour mettre la pression sur l’Etat marocain afin qu’il réponde aux exigences du mouvement.

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